Netanyahou dévoile des échanges confidentiels pour justifier l’éviction du chef du Shin Bet

Le Premier ministre a rejeté les allégations selon lesquelles le limogeage visait à perturber l’enquête sur des financements qataris suspects, surnommée « Qatar-Gate »

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En pleine vague de manifestations contre son gouvernement, Benjamin Netanyahou a affirmé samedi que sa décision de limoger Ronen Bar, le directeur du Shin Bet, serait maintenue malgré le gel temporaire ordonné par la Cour suprême d’Israël. Dans une vidéo diffusée pendant une réunion du cabinet de sécurité, le Premier ministre a présenté ce qu’il a qualifié de « révélation dramatique de faits qui vont vous secouer », révélant une correspondance personnelle avec Bar. « Soyons clairs — Ronen Bar ne restera pas à la tête du Shin Bet », a déclaré Netanyahou. « Il n’y aura pas de guerre civile, et Israël restera un État démocratique. »

Netanyahou a rejeté les allégations selon lesquelles le limogeage visait à perturber l’enquête sur des financements qataris suspects, surnommée « Qatar-Gate ». Selon lui, sa perte de confiance envers Bar aurait commencé le 7 octobre, jour de l’attaque surprise du Hamas, lorsque ce dernier « n’a pas alerté à temps » le Premier ministre.

Dans la vidéo, Netanyahou révèle une lettre de Bar demandant un délai supplémentaire pour soumettre les conclusions de l’enquête interne du Shin Bet sur les défaillances du 7 octobre. D’après Netanyahou, Bar n’a pas respecté la nouvelle échéance et a sollicité une autre prolongation le 27 février. « Ce même soir, par une coïncidence rare et incroyable », la procureure générale Gali Baharav-Miara a annoncé le lancement de l’enquête Qatar-Gate.

Dans sa lettre du 15 février, Bar expliquait que l’enquête du Shin Bet avait été structurée comme un processus approfondi devant s’achever fin mars. Il soulignait que l’exigence soudaine de Netanyahou d’obtenir le rapport sous 14 jours était irréaliste et potentiellement préjudiciable à la sécurité nationale. « Une telle enquête ne peut être terminée en deux semaines sans raccourcis — et ceux-ci mettraient des vies en danger », écrivait Bar, ajoutant que sa proposition de former un comité externe avait été retardée par le bureau de Netanyahou pendant quatre mois.

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