En 2024, les principaux indices boursiers Israéliens, baromètres des performances économiques d’un pays, ont progressé de près de 30 %.
Le secteur des affaires, emmené par le secteur technologique, a pris de l’ampleur tout en s’adaptant, au moment même où une grande partie de ses employés effectuaient un service de réserve au sein de l’armée israélienne, parfois pour de longues périodes.
Les levées de fonds des startups israéliennes ont atteint près de 10 milliards de dollars et les opérations de fusion/acquisition devraient atteindre de nouveaux records, en dépit de la suspension de la desserte de certaines compagnies aériennes étrangères, qui a perturbé les opérations commerciales et les relations avec les investisseurs étrangers.
Pris isolément, ces chiffres témoignent de cette fameuse résilience dont on parle beaucoup à propos de l’écosystème technologique israélien, alors même que le pays mène une guerre sur plusieurs fronts.
Alors, où est le problème ?
Un examen plus approfondi des chiffres montre qu’une grande partie des fonds a été levée par des entreprises technologiques bien établies au niveau mondial et relativement peu identifiées comme israéliennes : elles sont de facto moins exposées que les startups plus jeunes et plus petites, qui elles, ont un besoin urgent – et parfois vital – de fonds. En outre, la cybersécurité, qui fait figure d’exception, a attiré la plupart des investissements malgré la guerre.
Avi Hasson, PDG de Startup Nation Central, explique au Times of Israel que les impressionnants montants correspondant aux fonds levés ou aux mouvements de fusion/acquisition ne font pas oublier les tendances de fond et problèmes inquiétants qui n’ont fait que s’intensifier pendant la guerre.
Il s’agit notamment de la baisse constante du nombre de nouvelles startups, de la pénurie d’ingénieurs, rappelés au titre de la réserve militaire et de la stagnation de l’emploi dans le secteur technologique, sans parler du départ à l’étranger de créateurs d’entreprises.
« L’activité du secteur des fusions/acquisitions reflète la mutation d’Israël, qui passe d’une nation de startups à un pays en pleine expansion, car nous avons des entreprises désormais plus mûres », explique Hasson. « Le revers de la médaille, c’est qu’il y a moins de contrats et moins de créations d’entreprises, ce qui pose problème car cela a un impact sur les années à venir. »