Le gouverneur de la Banque d’Israël a réitéré les critiques de la Banque centrale concernant la composition du budget 2025 et l’incapacité du gouvernement à réduire les fonds de la coalition ou à fermer les ministères jugés inutiles, mesures qui pourraient libérer des ressources cruciales pour financer les coûts croissants de la guerre.

« Il aurait été préférable d’intégrer davantage d’éléments de soutien à la croissance à long et à court terme, en mettant l’accent sur la suppression des obstacles, notamment en réduisant les dépenses qui créent des incitations négatives à l’entrée sur le marché du travail et à l’augmentation de la productivité », a déploré le Gouverneur de la Banque d’Israël, Yaron.

« Par ailleurs, dans un contexte où le public doit supporter le poids de mesures douloureuses, il aurait été pertinent pour le gouvernement de réduire le nombre de ministères et de procéder à une contraction substantielle des fonds de la coalition, qui n’apportent aucun soutien à la croissance », a-t-il ajouté.

En octobre, la Banque centrale avait abaissé ses prévisions de croissance pour 2024 et 2025, alors que la guerre, qui dure depuis un an contre les groupes terroristes soutenus par l’Iran – le Hamas dans le sud et le Hezbollah, groupe chiite libanais, dans le nord –, continuait de peser lourdement sur les finances publiques israéliennes. Un accord de trêve a depuis été conclu le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah. Aux termes de cet accord, l’armée israélienne doit transférer l’ensemble de ses positions dans le sud du Liban à l’armée libanaise dans un délai de 60 jours.

Parallèlement à cette révision des prévisions de croissance, la Banque centrale a décidé de maintenir le taux d’intérêt de référence à 4,5 % pour une huitième réunion consécutive. Cette décision vise à « faire face à l’incertitude géopolitique et économique persistante » et aux attentes d’une augmentation de l’inflation. Elle s’aligne sur les prévisions de la plupart des économistes, qui commencent toutefois à envisager une possible baisse des taux dans les mois à venir.

« Le taux d’inflation devrait continuer à augmenter au cours du premier semestre de l’année, en raison notamment des hausses d’impôts, avant de se modérer au cours du second semestre de 2025 », a déclaré Yaron.

Le 1ᵉʳ janvier, une série de hausses fiscales, d’augmentations des prix et de majorations des coûts des services publics est entrée en vigueur, incluant une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en Israël, qui est passée de 17 % à 18 %. En conséquence, la Banque centrale prévoit que le taux d’inflation annuel s’accélérera au cours du premier trimestre pour atteindre environ 4 %, avant de redescendre à 2,6 % d’ici fin 2025.

En novembre, l’inflation annuelle a légèrement diminué, passant de 3,5 % en octobre à 3,4 %, mais reste au-dessus de la fourchette cible de 1 % à 3 % fixée par le gouvernement.

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