SPECIAL ISRAELVALLEY. Les responsables sécurité de l’Aéroport Ben Gourion vont étudier avec un soin extrême les causes du crash d’un avion en Corée. Des oiseaux ont joué un rôle décisif dans ce crash aérien. Pour éviter le risque aviaire les pilotes israéliens sont formés pour redoubler de vigilance aux heures les plus fréquentées par les oiseaux et disposent de radars au sol pour suivre leurs déplacements près des aéroports.
Des ornithologues israéliens ont recommandé récemment à l’Autorité aéroportuaire de changer les plans de vol pour éviter les 500 millions d’oiseaux qui représentent une menace pour la sécurité des vols.
Selon T.O.I. : « Alors que la migration des oiseaux – qui a lieu deux fois par an – est actuellement en cours, les experts avertissent que les vols commerciaux qui atterrissent et qui décollent de l’aéroport Ben Gurion courent le risque de heurter ces oiseaux et d’essuyer de sérieux dégâts, ce qui représente un danger pour les passagers en matière de sécurité.
Au carrefour entre l’Afrique et l’Eurasie, le petit espace aérien de l’État juif est parcouru, deux fois par an, par 500 millions d’oiseaux – l’une des migrations les plus importantes du monde ».
Selon Huffington: « De l’amerrissage miraculeux de Sully Sullenberger sur l’Hudson en 2009 jusqu’au crash aérien du Boeing 737-8AS à Muan, les oiseaux occupent une place particulière dans l’espace aérien moderne. Et quelques heures après ce crash d’un avion de la compagnie Jeju Air lors de son atterrissage en Corée du Sud ce dimanche 29 décembre, le bilan définitif de la catastrophe témoigne de la gravité exceptionnelle de l’accident : 179 morts et deux rescapés sur les 181 occupants de l’appareil.
L’avion effectuait un trajet entre Bangkok, en Thaïlande, et Muan, ville située à environ 290 kilomètres au sud de Séoul. Après un « Mayday » du pilote qui a tenté de poser l’avion, ce dernier s’est écrasé en bout de piste, explosant au contact d’un mur frappé de plein fouet.
Très vite après le drame, les autorités coréennes ont évoqué le rôle sans doute crucial des oiseaux dans l’accident aérien le plus meurtrier de l’histoire de la Corée du Sud.
Des conditions plus risquées que d’autres
Si les premières constatations se confirment, les oiseaux ont donc joué un rôle décisif dans ce crash aérien. Mais pourquoi les oiseaux restent-ils si dangereux pour les avions, même si la plupart des accidents semblent mineurs ? 17 200 collisions avec des oiseaux ont été enregistrées rien qu’aux États-Unis sur l’année 2022, comme le souligne The Conversation, qui date le premier accident de ce type à 1905, dans l’État de Ohio. En France métropolitaine, la Direction générale de l’aviation civile recense en moyenne 600 collisions par an lors de vols commerciaux.
Et comme dans le cas du Bangkok-Muan, 90 % des collisions interviennent à proximité des aéroports, comme le rapporte l’Organisation de l’aviation civile internationale. La faute à une altitude plus basse des avions, privilégiée par la grande majorité des oiseaux (à moins de 15 mètres du sol).
Et comme dans le cas de la catastrophe en Corée du Sud, ces collisions surviennent en majorité le matin ou au coucher du soleil, périodes de la journée où les oiseaux sont les plus actifs. À Muan, l’accident a eu lieu à 9h du matin, heure locale. Les risques augmentent aussi en fonction de la taille des oiseaux et de leur nombre, notamment en période migratoire.
Renard, cris de rapace et radars au sol
Ces collisions restent cependant mortelles que dans de très rares cas. Occasionnant plutôt des dégâts matériels, chiffrés chaque année à plus de 1,2 milliard de dollars de dommages, selon l’Australian Aviation Wildlife Hazard Group (AAWHG).
La principale cause d’accident mortel réside dans l’arrêt ou le dysfonctionnement d’un moteur après l’entrée accidentelle d’un animal dans cette partie de l’appareil.
Autre option, cette fois du côté des constructeurs : utiliser des réacteurs testés à pleine puissance en laboratoire avec des oiseaux morts pour vérifier la résistance du matériel à un impact animal, notamment après le décollage. Sinon, les techniques restent assez rudimentaires, à base de sons rappelant celui d’un fusil de chasse ou d’un rapace, ou en utilisant des plantes que les oiseaux ne consomment pas pour les éloigner des pistes et des espaces verts. Certains aéroports comme celui de Bâle Mulhouse misent aussi sur les renards présents aux alentours pour faire fuir les nuisibles.
Quoi qu’il en soit, les accidents impliquant des oiseaux restent un problème difficile à résoudre pour l’aviation mondiale. Depuis 1988, les impacts d’oiseaux ont causé 262 décès et plus de 250 destructions d’avions dans le monde, selon les estimations fournies par l’AAWHG. Des chiffres qui ne prennent pas en compte cette nouvelle catastrophe dramatique en Corée du Sud.