Itamar Ben Gvir se rend une nouvelle fois sur le mont du Temple
La Jordanie dénonce « un assaut contre la mosquée Al-Aqsa »
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est rendu jeudi matin sur le mont du Temple à l’occasion de Hanoukka. Selon un communiqué de son bureau, le ministre a prié pour « la paix des soldats, le retour des otages, vivants et morts, et la victoire totale dans la guerre ».
Cette visite a immédiatement provoqué une vive réaction de Mansour Abbas, président du parti Ra’am, qui a accusé Ben Gvir de « profaner la sainteté de la mosquée Al-Aqsa » et de tenter « d’entraîner les citoyens arabes d’Israël dans une confrontation avec l’État ». Abbas a également mis en cause la responsabilité du Premier ministre Netanyahou pour avoir autorisé cette visite.
La Jordanie lui a emboîté le pas, dénonçant « l’assaut de Ben Gvir contre la mosquée Al-Aqsa, sous la protection de la police israélienne ». « Il s’agit d’une démarche provocatrice et obscène, qui constitue une violation du statut historique et juridique de la mosquée Al-Aqsa », a-t-elle ajouté.
Le bureau de Netanyahou s’est empressé de publier un communiqué visant à l’apaisement, assurant que le statu quo était préservé, et qu’aucun changement de celui-ci n’était à l’ordre du jour.
Le Hamas a quant à lui appelé les Palestiniens de Jérusalem et de Judée Samarie « à se soulever face aux agissements du gouvernement d’occupation d’extrême droite contre Al-Aqsa et son identité arabe et islamique ».
Cette visite s’inscrit dans une série de déplacements similaires du ministre sur ce site sensible. Il y a quatre mois, lors du jeûne de Ticha BeAv, Ben Gvir s’y était déjà rendu en compagnie du ministre Yitzchak Waserlauf. À cette occasion, son parti Otzma Yehudit avait salué une politique d’ouverture à la prière juive sur le site, le ministre lui-même évoquant « un très grand progrès en matière de gouvernance et de souveraineté ».
En juillet dernier, lors d’une précédente visite, Ben Gvir avait déjà lié sa présence sur le site à la question des otages, tout en s’opposant à un accord de libération, appelant plutôt à « augmenter la pression militaire ».
Ces visites régulières sur ce lieu saint, considéré comme le plus sacré du judaisme et le troisième site le plus sacré de l’Islam, suscitent à chaque fois un torrent de critiques dans le monde arabe, mais aussi au sein de la classe politique israélienne. Benjamin Netanyahou s’est déjà opposé publiquement à ces initiatives d’Itamar Ben Gvir au cours des derniers mois.