Article paru dans Actualité Juive numéro 1764.

Après une Alyah inattendue, la chanteuse en devenir vient de participer à l’émission HaKokhav haBa.

 

Le destin, entêté, est revenu frapper plusieurs fois à la porte d’Esther Guedj avant qu’elle ne lui ouvre la porte en grand. La jeune femme âgée de 28 ans a grandi à Bordeaux au sein d’un foyer mixte, issue d’une mère juive israélienne et d’un père non juif. N’ayant jamais eu aucun contact avec sa famille maternelle, c’est naturellement que la culture catholique de son père a pris le dessus. « J’avais toujours entendu ma mère nous dire, à mes sœurs et moi, que nous étions juives, mais ces mots me faisaient l’effet d’un slogan vide de sens », raconte-t-elle. Pas de quoi, en tout cas, étancher la soif de spiritualité qui l’animait. En 2020, en pleine pandémie, elle va jusqu’à se rendre à Lourdes et se rapproche des pères dominicains. Pourtant, à l’occasion d’un chabbat organisé par l’UEJF, elle entre en contact une première fois avec la communauté juive, allant même à la synagogue pour les fêtes de Tichri. À ce moment-là, elle éprouve un très fort sentiment de reconnexion et une envie d’explorer plus avant cette part d’elle-même. Elle quitte son petit ami de l’époque et trouve du travail comme serveuse au Beth ‘Habad de Bordeaux, l’endroit idéal pour en apprendre davantage sur le judaïsme. Cependant, quelques mois plus tard, le restaurant ferme, faute de clients. Esther trouve alors un travail dans un grand magasin, rencontre un garçon et tire un trait sur sa rencontre avec le monde juif. Mais la vie a plus d’un tour dans son sac. En 2023, elle est recontactée par Taglit qui lui propose à nouveau de découvrir Israël, après un voyage auquel elle devait participer mais qui a été annulé pour cause de Covid.

Esther se rend en Terre sainte pour la première fois en mars 2023 et le coup de foudre est immédiat. « J’ai eu le sentiment de revenir chez moi. C’est indescriptible », relate-t-elle. Une fois revenue en France, la jeune femme n’a plus qu’une idée en tête : retourner en Israël. Elle fait son Alyah quelques mois plus tard, à l’été 2023.

« Je me sens à ma place ici, j’ai le sentiment d’être pleinement moi-même », déclare-t-elle. Cette rencontre avec son identité l’a menée à reprendre le chant, sa vocation mise de côté après s’être entendu dire trop souvent qu’elle n’avait « pas les pieds sur terre ». Elle vient d’ailleurs de participer à l’émission HaKokhav haBa, dont le vainqueur représentera Israël à l’Eurovision. Son interprétation du titre « Voilà » de Barbara Pravi y a fait sensation. « Israël est un pays où l’on peut rêver grand. Avec de la volonté, du travail et de la emouna, on peut devenir ce que l’on veut », affirme Esther.

 

Adaptation de l’interview réalisée par Cathy Choukroun pour Studio Qualita

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