Ses firmes de conseil sont célébrissimes dans le monde entier. McKinsey, Deloitte, BCG, EY, KPMG, Bain… sont bien implantées en Israël. EY a sa tour spéciale en plein coeur de Tel-Aviv, à deux pas de Sarona. En Europe, et spécialement en France elles attirent le regard…

Les grands cabinets mondiaux de consulting se sont implantés en Israël très récemment. McKINSEY, BAIN, BCG, ACCENTURE… La raison est simple : les managers israéliens sortaient tous de Tsahal et se croyaient équipés à vie pour manager des multinationales.

Très vite les grands leaders du hightech se sont rendu compte que leur savoir était assez limité. Dans les Boards à Wall Street et ailleurs les israéliens devaient se confronter à des hordes de consultants expérimentés. C’est ainsi que McKinsey a émergé dans le pays. Et d’autres leaders du conseil se sont implantés.

EN FRANCE. Le Figaro : « Toutes ces entreprises qui ont rendu populaire les métiers du conseil sont citées dans des centaines de vidéos de format court – baptisés «réels» – sur les réseaux sociaux. Et elles ont leur heure de gloire puisque ces contenus sont extrêmement viraux et accumulent les millions de vues . Problème ? Ces vidéos tournent en dérision le métier de consultant et ses employeurs – une jungle de l’élitisme dont il convient, aujourd’hui, de se moquer.

Un terreau qui cristallise les tensions sociétales

Pourquoi ? Pour plusieurs raisons. C’est un terreau fertile qui cristallise les tensions sociétales. «Le monde du conseil illustre dans l’imaginaire commun une élite déconnectée des réalités du terrain, une incarnation d’un certain cynisme business (facturation élevée, recommandations parfois évidentes) et la représentation d’un monde du travail de plus en plus critiqué» , observe Jean-Noël Chaintreuil, analyste RH et futur du travail. Ces contenus humoristiques agissent comme un miroir grossissant des mutations profondes du monde du travail. Ils ne font pas que se moquer du consulting : ils pointent les contradictions d’un certain modèle de travail qui montre peut-être ses limites.

Cette tendance pourrait pousser le secteur à se réinventer pour mieux répondre aux nouvelles attentes des talents. De nombreuses études évoquent le déclin de l’attrait du conseil. Les signes sont nombreux : un turnover élevé, surtout chez les juniors. De plus en plus de mal à attirer les meilleurs profils, une concurrence forte d’autres secteurs (tech, start-up), une image qui se dégrade (utilité réelle des prestations, scandales médiatisés, remise en cause du modèle économique…), et enfin des évolutions structurelles, démocratisation de l’expertise, internalisation des compétences, nouveaux modèles plus agiles de conseil…

Métier stéréotypé et facilement caricaturable

Le consulting – qui représente environ 130.000 salariés en France est une porte ouverte sur l’humour : un langage spécifique et théâtral comprenant une kyrielle d’anglicismes et de jargon («deep dive», «quick win», «pain points», «leverage»…) des rituels et des codes très marqués (PowerPoint standardisés, frameworks 3×3, deadlines impossibles…) et des comportements stéréotypés facilement caricaturables (le consultant junior qui ne dort pas, le partner qui vend du rêve…)

L’humour a un rôle cathartique. «C’est un moyen pour d’autres professions de se venger (symboliquement) d’une profession perçue comme arrogante, ajoute Jean-Noël Chaintreuil. Le succès viral de ces contenus montre qu’ils touchent une corde sensible.» En réalité, ces contenus fonctionnent comme une « soupape » permettant aux consultants eux-mêmes de rire de leur propre condition. «Accenture n’est même pas évoqué ? C’est scandaleux !», commentait ainsi un internaute… consultant chez Accenture, sur un post humoristique où son employeur n’était pas cité – en citant le compte de ce dernier ! Dieu merci, les consultants ont de l’humour.

Ruée vers l’indépendance

Ces consultants, plus que jamais, ont des envies d’ailleurs . Pas forcément de reconversion, ni de partir à l’autre bout du monde… Mais de pratiquer leur métier autrement. Traduction : ils sont de plus en plus nombreux à vouloir quitter l’épaisse moquette et les salles de réunion des cabinets de conseils. Ils veulent travailler en autonomie et se mettre à leur compte. Et ce pour plusieurs raisons essentielles dont nous allons parler. « C’est la ruée des consultants – rien que ça – vers l’indépendance » , écrit ainsi Les Echos . Et cette ruée, elle déstabilise les cabinets de conseils évidemment.

Tous sont concernés y compris les plus prestigieux… Pourquoi ces envies d’ailleurs ? Pour la liberté que cela engendre, déjà. S’organiser seul. Être à son compte. Pouvoir compter uniquement sur ses compétences. Et l’argument financier n’est pas en reste… que ce soit pour le consultant indépendant comme pour le client d’ailleurs. Un consultant junior facture environ 1000 euros la journée… contre 4000 euros pour l’intervention d’un cabinet qui mobilise plusieurs salariés. Ces envies d’ailleurs, elles existent depuis environ dix ans et se sont amplifiées depuis la crise sanitaire.

Convaincre le fameux «big four»

Certains cabinets à l’instar de Mazars ont décidé de s’adapter à cette tendance. Le cabinet français a ainsi fait sauter sa clause d’exclusivité et permet à ses collaborateurs d’aller voir ailleurs… en toute transparence. Les cabinets ont de plus de difficultés à recruter en CDI… et misent parfois eux-mêmes sur des indépendants ! Malt par exemple, le leader européen du freelancing a lancé une offre spécialisée dans le conseil en stratégie avec pas moins de 15.000 consultants. Des profils extrêmement pointus puisque la moitié provient de grands cabinets de conseil ou du fameux « Big four. » L’objectif de cette opération ? Convaincre les grands groupes de se familiariser avec les indépendants… »

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