Les candidats israélo-américains doivent soumettre 39% de candidatures supplémentaires par rapport aux Européens de l’Ouest pour obtenir le même nombre de réponses positives, selon une nouvelle étude publiée par l’Anti-Defamation League (ADL). Pour les Juifs américains, ce chiffre s’élève à 24%. La recherche, menée par le Dr. Brian Tomlin, économiste à l’université d’État de Californie, s’est appuyée sur une expérience impliquant l’envoi de 3 000 candidatures pour des postes administratifs. Les CV étaient identiques, à l’exception des détails révélant l’origine du candidat.
Seattle, capitale technologique abritant des géants comme Amazon et Microsoft, présente la disparité la plus marquée : les candidats israéliens n’y reçoivent que 6,8% de réponses positives, contre 23,1% pour les candidats d’Europe de l’Ouest.
« Il est difficile, voire impossible, de prouver la discrimination sur le marché du travail, particulièrement pour les Israéliens ou les Juifs, qui ne sont pas définis comme une minorité ethnique protégée aux États-Unis », explique Tomlin. « Cependant, les résultats montrent que des personnes perdent des opportunités d’emploi en raison de leur identité, et non par manque de qualifications. »
L’étude révèle également des variations géographiques significatives. Les candidats israélo-américains obtiennent de meilleurs résultats dans des villes comme New York et Philadelphie. En revanche, Atlanta, Baltimore, Portland, Minneapolis, Washington D.C., Chicago, Denver, Houston, Miami, Phoenix et San Diego montrent des biais plus prononcés.
Jonathan Greenblatt, PDG de l’ADL, qualifie ces résultats de « preuve sans précédent de la discrimination antisémite sur le marché du travail ». Cette étude s’inscrit dans un contexte plus large d’incidents antisémites aux États-Unis, avec plus de 3 000 événements recensés au premier trimestre 2024, incluant des agressions physiques, des dégradations de biens et du harcèlement verbal.