Alors que les derniers préparatifs de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris se précisent, Israël Valley est allé chercher les traces d’Israël dans cet édifice chrétien et elles sont nombreuses.

C’est qu’au Moyen-âge, autour du XIIème siècle, la grande majorité de la population était analphabète, or le grand mouvement de christianisation impliquait de transmettre le message de la Bible au plus grand nombre. Aussi, les cathédrales sont des « livres de pierre » où les grands moments et les grands personnages de la Bible figurent.

Ainsi, sur le fronton, on peut admirer la galerie des Rois qui représente vingt-huit rois de Juda et d’Israël qui, selon la tradition chrétienne, sont les ancêtres de Jésus.

Les sculptures du portail Sainte-Anne offrent un des témoignages les plus émouvants du judaïsme médiéval. La frise en question, sculptée juste au dessus de la porte, date de la fin du XIIe siècle. Elle représente la rencontre de sainte Anne (la mère de la Vierge) et de son futur époux saint Joachim et le sculpteur de l’époque prit les juifs de Paris pour modèle afin de représenter ces premiers chrétiens. Les hommes représentés portent la longue robe et le chapeau pointu qui caractérisaient les juifs du Moyen-âge et l’arrière plan recréé l’atmosphère d’une synagogue parisienne. L’artiste a minutieusement sculpté les petites arches, la lampe perpétuelle et les nombreux livres entassés si caractéristique de la vie juive.

Actuellement, les sculptures que l’on peut voir sont celles réalisées au XIXème siècle par Viollet-le-Duc afin de remplacer les œuvres originales détruites à la Révolution, en 1977, lors de travaux rue de la Chaussée-d’Antin, 364 fragments sculptés provenant de Notre-Dame et brisés à la Révolution ont été découverts et vingt et une têtes (sur vingt-huit) des rois de Juda et d’Israël ont été mises au jour. Elles sont exposées au Musée national du Moyen-Age des Thermes de Cluny.

Cependant, cette période n’a pas été favorable aux Juifs qui ont subi les persécutions des Chrétiens.

En 1239-1240, le pape Grégoire IX a donné l’ordre de descendre dans les synagogues et de saisir les livres des Juifs pour les brûler. Un procès aboutit à un autodafé, à Paris en place de Grève, et plusieurs exemplaires de la Torah ont été brûlés.

Mais la situation a été complexe, car dans le contexte de la monétarisation de l’économie et de la recherche de fonds pour financer les croisades, la législation royale a cherché la voie entre la condamnation de l’usure, qui conduit à opprimer les Juifs.

Philippe Auguste (1180-1223) a expulsé les Juifs du domaine royal en 1182, avant de les rappeler en 1198 et plus tard, des ordonnances dites « d’amélioration des juifs », destinées à leur imposer « de vivre de leur propre labeur » leur a ouvert le champ des moyens pour gagner leur vie.

Sources : JGuide Europe, Rakbeisrael & Israël Valley

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