L’Italie émet des réserves sur le mandat d’arrêt de la CPI visant Netanyahou.
Le ministre des Affaires étrangères italien met en doute la faisabilité d’une arrestation du Premier ministre israélien tant qu’il reste en fonction
L’Italie a exprimé mardi de « nombreux doutes » concernant le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, dont le pays préside actuellement le G7, souligne l’impossibilité pratique d’une telle arrestation pendant son mandat. « Netanyahou ne se rendrait jamais dans un pays où il risquerait d’être arrêté », a déclaré Tajani lors d’une conférence de presse à Fiuggi, ajoutant que « l’arrestation de Netanyahou est irréalisable, du moins tant qu’il est Premier ministre. »
Cette position a créé des tensions au sein de la coalition gouvernementale italienne. Si le ministre de la Défense Guido Crosetto a reconnu que l’Italie serait tenue d’exécuter l’arrestation en cas de venue de Netanyahou, Matteo Salvini, leader de la Ligue, a affirmé que le dirigeant israélien serait le bienvenu dans le pays.
Les États-Unis ont vivement critiqué la décision de la CPI. « L’émission de mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens est scandaleuse. Soyons clairs une fois de plus : quoi que la CPI puisse sous-entendre, il n’y a aucune équivalence entre Israël et le Hamas », a déclaré le président Biden.
Selon la radio Reshet Bet, l’équipe du président élu Donald Trump envisage déjà des mesures punitives contre la CPI. Des sources à Washington évoquent « la possibilité d’imposer des sanctions personnelles non seulement au procureur ou à la cour, mais aussi aux juges eux-mêmes qui ont émis l’ordre. »
Le chef sortant de la diplomatie européenne Josep Borrell a pour sa part rappelé que les États membres de l’UE ne peuvent pas choisir sélectivement d’appliquer ou non les mandats d’arrêt de la CPI. Dans sa déclaration finale, le G7 a appelé Israël à « se conformer pleinement à ses obligations en vertu du droit international », tout en soulignant qu’il « ne peut y avoir d’équivalence entre le groupe terroriste Hamas et l’État d’Israël. »