C’est aujourd’hui que le réalisateur oscarisé de « The Artist », Michel Hazanavicius, a sorti son dernier film, réalisé en animation : « La plus précieuse des marchandises « qui a été présenté en première mondiale lors du dernier Festival de Cannes et qui est adapté du roman à succès éponyme de Jean-Claude Grumberg.
Il s’agit d’un drame qui mêle le sort d’une famille juive, dont des jumeaux nouveau-nés, déportés à Auschwitz, avec celui d’un couple de bûcherons pauvre et sans enfants vivant au fond d’une forêt polonaise.
Dans le train vers le camp de la mort, le jeune père enroule une de ses jumelles dans un châle et la jette du train dans la neige. La bûcheronne solitaire, regardant passer les trains dans l’espoir qu’ils laissent derrière elle quelques ressources, tombe sur la « marchandise » et découvre la petite fille. Elle décide de la ramener chez elle.
Michel Hazanavicius est le fils juif de survivants de l’Holocauste d’Europe de l’Est – Pologne, Ukraine, Lituanie et si ses grands-parents ont échappé à la déportation vers Auschwitz, ce n’est pas le cas de leur famille et de leurs amis.
« Le film est vraiment important car il montre cette partie de l’Histoire, surtout dans les temps troublés d’aujourd’hui et la montée de l’antisémitisme. Mais mon intention n’était pas de faire un film sur l’Holocauste. C’est vraiment la magnificence de cette histoire qui m’a emmené dans une aventure qui s’est avérée extrêmement lourde en termes de production, de temps, d’investissement, etc. Encore une fois, ce n’est pas un film de prêcheur, ni un film sur les victimes ni sur les bourreaux. Il s’agit de personnes qui ont sauvé des vies. On voit une belle chaîne de solidarité ».
Le message de Grumberg est le suivant : « Vous devez aimer tous les enfants. Le vôtre autant que celui des autres. Ce n’est pas une histoire juive, mais une histoire qui concerne le monde entier, comme le Rwanda concerne tout le monde ».
Michel Hazanavicius ajoute « c’est littéralement impossible de montrer la réalité des camps, mais dans mon cas, j’ai eu l’avantage d’utiliser l’animation, qui offre une certaine liberté et permet d’utiliser la symbolique, de suggérer plutôt que de montrer ».
C’est Alexandre Desplat qui a créé la partition et la musique joue un grand rôle dans l’ancrage des moments dramatiques du film, d’autant qu’il y a très peu de dialogues et la voix du narrateur est celle de Jean-Louis Trintignant, qui a fait là sa dernière prestation au cinéma avant sa mort.
Source : Variety & Israël Valley (reprise de l’article du 23 mai 2024)