Un chien robot (avec des composants israéliens?) a été aperçu aux abords de la résidence de Donald Trump en Floride.

La séquence a de quoi surprendre… pourtant, c’est bien un chien robot qui a été aperçu aux abords de la résidence de Donald Trump en Floride. Il fait partie du dispositif de sécurité du président nouvellement élu. Ces agents de sécurité d’un nouveau genre ont été filmés le vendredi 8 novembre à Mar-a-Lago, quelques jours après que la victoire écrasante du républicain.

Sur les images, un robot à quatre pattes patrouille à une petite allure sur les rives de la propriété de Donald Trump. Sur le flanc de la machine, le logo du Secret Service est accolé. L’agence chargée de la sécurité des (ex-)présidents américains utilise «Spot», le nom donné à ces chiens robots, pour assurer «la protection du nouveau président qui est une priorité absolue», selon le porte-parole du Secret Service Anthony Guglielmi, dans un communiqué relayé par la BBC.

«Les chiens robots sont équipés d’une technologie de surveillance et d’une gamme de capteurs avancés qui soutiennent nos opérations de protection», a-t-il détaillé, sans toutefois détailler l’utilisation exacte à Mar-a-Lago. Autre détail visible à l’oeil nu, une étiquette d’avertissement sur le flanc du chien indique en lettres capitales «ne pas caresser», pour les éventuels curieux.

Déjà brièvement utilisé par la police de New York.

«Spot» est fabriqué par l’entreprise américaine Boston Dynamics, mesure 70 cm, pèse un peu plus de 32 kg et n’avance qu’à 1,6 mètre par seconde. Entré sur le marché en 2020, le robot coûte environ 110.000 euros et a été déjà utilisé par les polices de New York et de Singapour.

Dans les faits, selon Boston Dynamics, il peut monter et descendre des marches, ouvrir des portes, échanger avec les agents, se déplacer dans des espaces restreints. Il peut également «enquêter sur des colis suspects ou trouver un itinéraire sûr pour les personnes grâce à des caméras vidéo en direct situées à l’avant du robot», avec sa vision à 360 degrés, avance le fabricant. Si «Spot» n’est pas armé, il est toutefois muni d’un microphone et de caméras. Autre argument intéressant pour les forces de l’ordre, il peut être contrôlé à distance, un atout de taille pour neutraliser des bombes.

Le chien robot est capable de patrouiller pendant 90 minutes, avant que sa batterie ne s’épuise. Mais sa fonction première n’est pas la surveillance de personnalités politiques, même s’il est devenu connu via les services de sécurité américains. Il a été mis au point pour être employé «dans les usines, sur les chantiers de construction, dans les laboratoires de recherche et autres», indique Boston Dynamics sur son site web. Les utilisations dérivées ont fleuri : en Australie, des étudiants ont modifié les fonctionnalités pour en faire un chien d’aveugle.

Donald Trump pas fan des chiens.

Cette image a également fait réagir outre-Atlantique, en raison du manque d’appétence du milliardaire pour les chiens. Au cours de son premier mandat, il était devenu le premier président américain depuis plus d’un siècle à ne pas avoir de chien. «De quoi aurais-je l’air en promenant un chien sur la pelouse de la Maison-Blanche ?», avait-il répondu sur ce sujet, interrogé sur une publicité de «Dog Lovers for Joe» le critiquant. Il avait argumenté «ne pas avoir le temps» d’en avoir un et qu’en prendre un après son arrivée à la tête du pays serait «un peu bidon».

Donald Trump, 78 ans, a remporté les élections le mardi 5 novembre au terme d’une campagne clivante marquée par deux attentats contre lui et l’entrée tardive de Kamala Harris dans la course à la suite du retrait surprise du président Joe Biden.

Ce nouveau dispositif de sécurité futuriste n’est peut-être pas étranger à l’implication étroite d’Elon Musk dans la campagne du 47^e président des États-Unis. Le patron de Tesla n’a jamais caché ses ambitions en termes de robotique et a même dévoilé le mois dernier son nouveau protégé: un robot humanoïde prénommé Optimus.

LE FIGARO.