Tsahal : L’ultime bastion du sionisme, par Raphaël Jerusalmy
L’éthique de l’armée israélienne qui en découle est indispensable à la motivation de ses troupes. Les soldats de Tsahal sont persuadés de la justesse de leur mission
À l’heure où, même en pleine guerre, la classe politique israélienne se montre incapable d’union nationale, Tsahal donne l’exemple de la cohésion et de la fraternité. Tsahal n’est pas seulement une armée du peuple, mais l’armée de tout le peuple. C’est le creuset culturel et social indispensable à l’amalgame de toutes les différences, ethniques, confessionnelles, économiques, en une identité nationale fidèle au projet sioniste tel que défini par Théodore Herzl. Depuis 1948, l’armée affermit l’idéal sioniste des générations successives d’engagés et engagées au service militaire, les soudant toutes et tous en une entité solidaire. Fidèle au rêve exprimé par Herzl dans son livre Altneuland, Tsahal accueille de plus en plus de musulmans et de chrétiens dans ses rangs afin de consolider leur sentiment d’appartenance.
Tsahal assure l’intégrité territoriale de l’État sioniste. Afin de se concrétiser, le projet sioniste a nécessité un pays, un territoire géographique. C’est Tsahal qui en protège l’étendue. Avec le Nahal, corps des soldats-paysans, Tsahal a établi des implantations stratégiques et non idéologiques ou messianiques. Ce faisant, Tsahal défend les valeurs du judaïsme dont le sionisme est une émanation. Y a-t-il une plus grande mitzvah que la protection de la Terre sainte ?
Tsahal est aujourd’hui l’institution éducative de la dernière chance. La période du Covid et celle de la guerre actuelle ont gravement impacté l’enseignement habituel, sans compter les dizaines de milliers d’écoliers déplacés des zones frontalières du nord et du sud d’Israël qui ne jouissent pas d’une scolarité normale et continue. Pour ces jeunes, le service militaire est une sorte de cours de rattrapage. Prônant l’excellence, Tsahal leur offre, entre autres valeurs, celles indispensables pour former la personnalité, la conscience professionnelle et assumer des responsabilités. Et surtout, l’armée entretient la flamme sioniste dans le cœur de cette jeunesse éprouvée, lui donnant les moyens et le sentiment de lutter et de combattre pour sa survie et sa liberté face à la vague de barbarie sanguinaire qui s’abat sur son pays et le reste du monde.
Tsahal est la convergence de toutes les aspirations du sionisme et la concrétisation d’un humanisme nouveau. L’éthique de l’armée israélienne qui en découle est indispensable à la motivation de ses troupes. Les soldats de Tsahal sont persuadés de la justesse de leur mission, certes, mais aussi et surtout de la moralité avec laquelle elle est accomplie. Cette exigence n’est pas celle des détracteurs qui les observent à la loupe, à l’affût de bavures. Ce sont les officiers de Tsahal qui placent toujours plus haut la barre éthique de l’armée qu’ils encadrent.
Tsahal assume le rôle le plus déterminant dans la poursuite de l’idéal sioniste du simple fait qu’il soit à l’écart des marchandages et magouilles de la scène politique. Tsahal est le siège d’un sionisme inaltéré, sans complexes ni compromis. Il constitue un rempart contre les divergences, allant des sionismes travailliste, révisionniste, religieux au mouvement post-sioniste ou messianique. Tsahal est le refuge des vraies valeurs du sionisme, mais aussi du judaïsme que tant déforment aujourd’hui. Ce ne sont pas que les Israéliens qui se reconnaissent dans l’étendard que Tsahal brandit, c’est tout le peuple juif. Et tous les défenseurs de la démocratie.
Depuis 1948, Tsahal est le principal garant de la survie de l’État sioniste, mais aussi de la pureté de son idéal. Devant les remous politiques qui agitent la société israélienne, Tsahal demeure fidèle à lui-même, projetant une image de constance et de détermination inébranlable. Au-dessus des marées et des scandales, il est le dernier point de ralliement, l’ultime bastion du vrai sionisme.
Aujourd’hui plus que jamais, en plein cœur de la guerre, alors que certains politiciens songent à limoger l’actuel chef d’état-major de Tsahal, nous saluons les commandants et les soldats de l’armée d’Israël, avec l’immense respect qui leur est dû.