Soutien à un cessez-le-feu ou à l’arrêt de l’aide militaire des États-Unis à Israël. La marque de crème glacée Ben & Jerry’s a déposé plainte mercredi dernier contre sa maison mère Unilever, accusant le géant de l’agroalimentaire et des produits hygiéniques d’avoir « réduit au silence » ses tentatives d’exprimer son soutien aux Palestiniens de Gaza.

« Ben & Jerry’s a essayé de s’exprimer publiquement en faveur de la paix et des droits de l’homme. Unilever a réduit au silence chacun de ces efforts », déplore Ben & Jerry’s dans la plainte consultée par Reuters. La célèbre firme assure avoir tenté à quatre reprises d’afficher une position claire sur la guerre qui dure depuis le 7 octobre 2023 entre Israël et le Hamas palestinien. Elle regrette la réticence d’Unilever, qui s’inquiétait de la « perception persistante d’antisémitisme » qui aurait pu en résulter.

Unilever aurait même essayé de démanteler le conseil d’administration indépendant de Ben & Jerry’s, et d’en « intimider » les membres en les menaçant de poursuites judiciaires si l’entreprise publiait un appel à un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne. Ben & Jerry’s estime donc que sa maison mère a failli à son obligation de « respecter et reconnaître la responsabilité première du conseil d’administration indépendant de Ben & Jerry’s ».

Dans un communiqué, Unilever a indiqué être « de tout cœur avec toutes les victimes des événements tragiques survenus au Moyen-Orient ». « Nous rejetons les allégations (de Ben & Jerry’s) et nous défendrons notre cause avec fermeté. Nous ne ferons pas d’autres commentaires sur cette affaire juridique », a encore indiqué le groupe.

Entre Ben & Jerry’s et Unilever, le fossé s’est creusé en 2021, lorsque la marque de glaces avait arrêté de vendre ses produits en Cisjordanie occupée puisque cela allait à l’encontre de ses valeurs. De nombreux actionnaires d’Unilever avaient alors revendu leurs titres, et le groupe avait en réaction revendu les activités de Ben & Jerry’s à un partenaire israélien. Le glacier avait alors porté l’affaire en justice, et le litige – nommé « guerre des glaces » par les médias – avait été réglé à l’amiable un an plus tard.

Par ailleurs, Unilever se devait de verser cinq millions de dollars à Ben & Jerry’s pour qu’elle fasse des dons aux groupes de défense des droits de l’homme de son choix, précise la marque de glace dans sa plainte. Le glacier avait jeté son dévolu sur l’organisation de gauche « Jewish Voice For Peace », une donation à laquelle Unilever s’était opposé au motif que cet organisme était « trop critique à l’égard du gouvernement israélien ».

Les litiges à répétition ne vont, de toute manière, bientôt plus se produire. Unilever a annoncé se séparer de ses activités dans le domaine des crèmes glacées, dont Ben & Jerry’s, d’ici la fin de l’année 2025.

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