Une enquête du journal israélien Haaretz, qui s’appuie sur plus de cent sources de quinze pays, montre de quelle façon Israël s’est imposé comme l’un des plus importants exportateurs de technologies de surveillance et logiciels espions. Plusieurs sociétés israéliennes, dont NSO Group, Verint Systems ou Circles Technologies, sont citées.
Il y a quatre ans, Israël annonce réduire la liste des pays qui pourront bénéficier des logiciels de surveillance de ses entreprises, ce qui devrait accentuer la crise à laquelle NSO Group fait face.
Outil diplomatique.
Pendant des années, Israël a utilisé des logiciels NSO en tant outil d’influence pour faciliter les relations avec les gouvernements, tels que les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Arabie saoudite.
Selon la journaliste Suraya Dadoo, les logiciels espions sont au cœur des ambitions politiques israéliennes en Afrique : ils ont permis à Tel-Aviv de se faire accepter sur un continent où Israël était autrefois marginalisé sur le plan diplomatique. Il est à ce titre intéressant de noter que le Maroc, peu après sa normalisation historique avec l’État hébreu, est devenu le premier état client de la société israélienne NSO.
La fourniture du logiciel Pegasus à plusieurs pays africains aurait été utilisée comme monnaie d’échange par Tel-Aviv pour obtenir un soutien à sa candidature au statut d’observateur auprès de l’Union africaine. Une position convoitée depuis près de deux décennies par Israël, obtenue après l’accréditation du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki.