Alors que les négociations sur le budget national sont en cours, le ministre des Finances Bezalel Smotrich est en chute libre dans les sondages et ne bénéficie d’aucun soutien de la part de l’opinion publique. Sa base électorale est consternée, pour ne pas dire plus, par son silence assourdissant sur la question des exemptions du service militaire obligatoire pour les hommes ultra-orthodoxes – ou Haredim.

Smotrich a subi une véritable déperdition de soutien au cours de l’année écoulée, mais ses électeurs semblent aujourd’hui plus insatisfaits que jamais. Un sondage publié vendredi par le quotidien Maariv a confirmé cette tendance, en plaçant à nouveau son parti sous le seuil électoral de quatre sièges à la Knesset, qui en compte 120, comme de nombreux sondages l’ont fait depuis des mois.

Avant la guerre à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, les sondages montraient que son partenariat politique avec le parti Otzma Yehudit d’Itamar Ben Gvir leur permettait d’obtenir 10 à 12 sièges à la Knesset. Mais après la scission des deux factions, Ben Gvir a obtenu à lui seul six à huit sièges selon les sondages – et jusqu’à 12 l’hiver dernier – tandis que Smotrich n’a pas franchi le seuil de la Knesset la plupart du temps.

La distinction initiale entre eux concernait leur position sur le premier accord de « trêve contre libération d’otages » conclu avec le Hamas, en novembre 2023. Smotrich avait voté en faveur de cet accord, malgré ses objections antérieures, après avoir été convaincu par des responsables de l’establishment de la sécurité. En revanche, Ben Gvir s’est catégoriquement opposé à tout accord dès le départ.

Ben Gvir bénéficie du soutien de quelque 300 000 Israéliens qui semblent préférer la poursuite de la campagne militaire à tout prix à la libération des otages. Ceux qui ont voté pour Smotrich en 2022 semblent avoir une position plus nuancée et plus complexe.

Un nouveau groupe Facebook s’intitulant « Partners in Service » (Partenaires en service) en est un bon exemple. Il est dirigé par Ofra Lifshitz, qui envoie des mises à jour dans des groupes Facebook ou WhatsApp et qui est également fréquemment interviewée par les médias. Ces dernières semaines, ses groupes se sont fait l’écho d’appels à l’action publique, tout en affirmant l’évidence : « Smotrich, si vous restez silencieux, nous ne voterons plus pour vous. »

Dans une publication datant du 19 octobre, elle a félicité son mari – un colonel réserviste de l’armée israélienne qui dirige la yeshiva Siach-Yitzhak dans l’implantation d’Efrat, en Cisjordanie – pour avoir servi plus de 250 jours en service de réserve, et a noté que leur fils était lui aussi un soldat de combat.

« Il est inconcevable qu’une année se soit déjà écoulée depuis que la guerre a éclaté. Au cours de cette période, ils auraient pu recruter et former trois, voire quatre, nouvelles brigades de conscrits haredim pour alléger le fardeau [surnom du service militaire en Israël]. Mais cela ne s’est pas produit », a-t-elle écrit.

« Au lieu de cela, mon fils, qui est commandant d’équipe dans la Brigade Givati, a vu son service prolongé de quatre mois. »

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