LE MONDE. Emmanuel Macron : « Je ne suis pas sûr qu’on défend une civilisation en semant soi-même la barbarie »

« On parle beaucoup ces derniers jours de guerre de civilisation ou de civilisation qu’il faut défendre. Je ne suis pas sûr qu’on défend une civilisation en semant soi-même la barbarie », a déclaré Emmanuel Macron lors de la conférence de Paris sur le Liban, prenant le contrepied des propos du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a affirmé hier sur Europe 1 et CNews : « C’est une guerre de civilisation contre la barbarie, nous sommes en tête de cette guerre et la France doit soutenir Israël. »

« Je suis sûr d’une chose, a poursuivi le chef de l’Etat français, c’est que la possibilité d’une civilisation se joue au Liban, c’est-à-dire la possibilité pour des femmes et des hommes dont les origines sont différentes, dont les religions sont différentes, de partager un même territoire et de vivre pour un même projet », a-t-il déclaré, saluant « l’extraordinaire valeur de la diversité libanaise ». « Il n’y a pas d’alternative pour ceux qui aiment le Liban, qui le respectent, et qui ne cherchent pas un gain pour eux-mêmes. Et nous sommes de ceux-là. Et je sais que vous toutes et tous ici êtes de ceux-là », a-t-il ajouté.

« La guerre doit cesser au plus vite au Liban », plaide Emmanuel Macron.

« La guerre doit cesser au plus vite. Il faut un cessez-le-feu au Liban. Plus de dégâts, plus de victimes, plus de frappes ne permettront ni d’en finir du terrorisme ni d’assurer la sécurité de tous », a affirmé Emmanuel Macron à l’occasion de la conférence de Paris sur le Liban.

Le chef de l’Etat français a dit « regretter amèrement » que l’Iran ait « engagé le Hezbollah contre Israël, alors que l’intérêt supérieur du Liban commandait qu’il se tienne à l’écart de la guerre de Gaza ». Il a dit regretter également qu’Israël « poursuive ses opérations militaires au Liban, au sud, à Beyrouth, ailleurs, et que le nombre des victimes civiles continue d’augmenter ». A ce titre, il a rappelé que le président américain Joe Biden et lui-même avaient lancé le 25 septembre un appel pour obtenir une pause de 21 jours et dit regretter que celui-ci n’ait toujours pas été entendu.

Il a enfin condamné les « attaques » et « provocations » du Hezbollah contre Israël. « Quant à Israël, a-t-il conclu, il sait d’expérience que ses succès militaires ne sont pas forcément une victoire au Liban. La guerre ne doit pas décourager ceux qui peuvent œuvrer à la paix et à la sécurité de tous. La guerre ne doit permettre aux forces du chaos de l’emporter ni au Liban ni nulle part dans la région. Donc, il faut cesser le feu et définir sans attendre les mesures qui doivent être prises pour rétablir un calme durable le long de la ligne bleue et permettre aux populations déplacées au Liban comme en Israël, de retourner dans leurs foyers en toute sécurité. »

LE MONDE.

Partager :