Gaza ou l’irresponsabilité collective – Par Daniel Horowitz.
L’équivalence entre djihadisme et nazisme est manifeste. Dans les deux cas il s’agit d’idéologies totalitaires et conquérantes : le califat pour les djihadistes et l’empire aryen pour les nazis. La stratégie est la même, à savoir la terreur, le génocide et la centralité de l’antisémitisme; la Shoah théorisée dans Mein Kampf et la guerre aux Juifs sacralisée dans le Coran.
Eva Illouz[3] rappelle dans un ouvrage récent la concordance entre Frères musulmans et nazisme : Hassan Al-Banna, par exemple, fondateur du mouvement des Frères musulmans [le Hamas] en Égypte en 1928, vouait une telle admiration à Hitler qu’il traduisit Mein Kampf par Mon Jihad. Une des affinités entre le nazisme et l’idéologie des Frères musulmans, toujours présente et active dans le Hamas contemporain, est l’intention d’éliminer tous les Juifs, dans le Moyen-Orient, et si possible dans le monde entier. Le Hamas est l’héritier direct de cette nébuleuse religieuse, nazie, nationaliste et anti-impérialiste[4].
Les Gazaouis ne sont pas irréprochables face au déluge de feu qui s’est abattu sur eux après le 7 octobre, tout comme les Allemands ne l’étaient pas face à la riposte des Alliés. La quasi-totalité des Gazaouis, y compris femmes et enfants, nourrit une incommensurable haine des Juifs et aspire à leur extermination. Tout comme la quasi-totalité des Allemands des années 1940.
Le Président d’Israël s’en est expliqué lors d’une conférence de presse : « …il existe un Etat [Gaza] qui a construit une machine du mal à nos portes. C’est toute la nation [de Gaza] qui en responsable. La rhétorique selon laquelle les civils ne sont ni conscients ni impliqués est un mensonge absolu ».
Denis Charbit[5], intellectuel israélien intelligent et attachant, termine son dernier ouvrage en date en disant je reste un sioniste intranquille. Et je demeurerai tel aussi longtemps que dure la présence militaire israélienne en Cisjordanie, tant que les habitants de Gaza continuent de souffrir[6].
Les Israéliens aspirent à la paix. Certains Palestiniens aussi. Mais tant que les nouveaux nazis ne seront pas mis hors d’état de nuire les bonnes volontés se fracasseront contre la bête immonde.
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[1] Politologue, philosophe et journaliste juive allemande décédée en 1975.
[2] « Questions de philosophie morale », Editions Payot, 2024.
[3] Sociologue et universitaire franco-israélienne, Directrice d’études à l’EHESS.
[4] « Le 8-octobre : Généalogie d’une haine vertueuse », Gallimard 2024
[5] Professeur de sciences politiques à l’université ouverte d’Israël.
[6] « Israël, l’impossible Etat normal », Calman Levy, 2024