L’Association des industriels israéliens a déposé un recours contre la décision prise par le gouvernement français d’interdire aux principaux industriels israéliens, pour la deuxième fois cette année, de participer à une grande exposition des systèmes de défense navale à Paris.
Déposé auprès du Tribunal de commerce de Paris, ce recours est l’oeuvre de l’association des industriels israéliens et de la Chambre de commerce franco-israélienne, d’Israel Shipyards et des représentants de cinq industriels israéliens de la défense interdits d’exposer lors du salon Euronaval, du 4 au 7 novembre prochains à Villepinte, près de Paris.
Le tribunal a programmé une audience urgente ce vendredi afin d’examiner l’affaire et de rendre une décision dès la semaine prochaine, explique l’association.
On compte parmi les requérants à l’origine de ce recours les principaux industriels israéliens du secteur de la défense, à commencer par Elbit Systems, Rafael Advanced Defense Systems et Orbit Communications Systems, qui souhaitaient exposer leurs équipements militaires lors de ce salon.
Dans le recours formé contre les organisateurs du salon Euronaval, il est dit que cette interdiction va à l’encontre du principe d’égalité et de l’obligation faite aux États-membres de l’Union européenne de garantir les conditions d’une concurrence ouverte et libre et de règles commerciales équitables et non discriminatoires.
Il est, en outre, indiqué que la décision prise par les autorités françaises nuit directement aux intérêts des industriels israéliens et à leur compétitivité sur le marché européen de la défense en les privant de participer à ce salon.
« Au nom de l’État d’Israël et de l’ensemble du peuple juif, nous souhaitons faire passer le message clair que nous avons fini de tendre l’autre joue quand il y a boycott contre nous, même s’il ne s’agit ‘que’ de dommages commerciaux », a fait savoir le président de l’Association des fabricants, Ron Tomer.
« La décision des autorités françaises empêche les industriels israéliens de participer à un salon international en les discriminant d’une manière flagrante et illégale, et nous ne laisserons pas faire cela. »
« Les industriels israéliens, qui sont à l’avant-garde de l’innovation dans ce secteur et qui proposent des technologies révolutionnaires, ont le droit de participer à des salons, comme les autres, et il n’y a pas lieu de les discriminer en raison de considérations politiques, en raison de considérations qui sont tout sauf commerciales », a précisé Tomer.
Euronaval a déclaré par voie de communiqué, la semaine dernière, que les autorités françaises l’avaient informé que les délégations israéliennes dont les produits sont « utilisés dans des opérations militaires à Gaza et au Liban » n’étaient pas autorisées à exposer lors du salon Euronaval.
Près de 500 exposants venus de 30 pays participeront à ce salon qui attire en moyenne 25 000 visiteurs.
Dimanche, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a indiqué que son ministère prendrait des « mesures juridiques et diplomatiques » contre la décision du président français Emmanuel Macron, toujours plus critique des actions militaires israéliennes à Gaza et au Liban.
En début de mois, le président français avait provoqué un tollé à Jérusalem suite à sa demande d’embargo sur les armes à destination d’Israël, affirmant que c’était le seul moyen de mettre fin aux combats à Gaza et au Liban, ex-colonie française sur laquelle Paris exerce toujours une forte influence.
« Cet embargo et le boycott d’Israël sont de nouveaux fronts ouverts contre nous », a déclaré le PDG d’Israel Shipyards, Eitan Zucker.
« Cela implique que les décideurs, en Israël, s’appuient principalement sur les capacités des industries de défense israéliennes et qu’ils augmentent la production de plates-formes stratégiques produites localement. »