Israël après un an de guerre, l’économie encaisse le choc… pour le moment

Economie. Malgré un ralentissement de ses échanges commerciaux causé par le conflit, l’Etat hébreu a réussi à se maintenir à flot, comme le confie à L’Express le ministre de l’Economie israélien, Nir Barkat.

Le lendemain du 7 octobre 2023, les employés du port d’Ashdod sont retournés à leur poste, comme chaque matin. Situé au sud d’Israël et à quelques dizaines de kilomètres de la bande de Gaza, Ashdod accueillait 40 % du commerce maritime du pays. Alors que plusieurs compagnies de fret maritime ont déclaré des cas de « force majeure », limitant leurs dessertes, le port a vu ses volumes s’effondrer de près de la moitié sur le dernier trimestre 2023. Un an plus tard, « l’activité est presque revenue à la normale », observe Shaul Schneider, président exécutif d’Ashdod Port Company. « Les entreprises qui avaient suspendu leurs livraisons sont revenues en mars et nous avons assisté à une augmentation progressive des échanges, à mesure que les compagnies de fret s’adaptaient à la situation », ajoute-t-il.

Le port d’Ashdod est une illustration parmi d’autres de l’étonnante résilience de l’économie israélienne. A la situation sécuritaire dans le pays s’ajoute un tableau économique peu réjouissant : la croissance est en berne, le déficit budgétaire s’est creusé et la dégradation de la note de crédit par l’agence de notation Moody’s, le 27 septembre, sonne comme un nouveau revers pour l’État hébreu. A en croire, pourtant, le ministre israélien de l’Economie et de l’Industrie, Nir Barkat, ce bilan est à relativiser. « Au fil des guerres et des épisodes de violence dans notre région, nous avons appris qu’il y a généralement un léger déclin pendant la guerre, mais qu’un rebond économique se produit dès sa fin », confie-t-il à L’Express.

Des importations en déclin

Israël, tributaire du commerce extérieur, a vu ses importations de marchandises plonger de 15 % en 2023 et de près de 8 % sur les huit premiers mois de cette année. Une partie de ce recul peut être attribuée au déclin de la demande intérieure, explique Eran Yashiv, professeur d’économie à l’université de Tel-Aviv et membre du Center for Macroeconomics à la London School of Economics. « Entre octobre et décembre 2023, près de 300 000 hommes ont été mobilisés dans l’armée et de nombreuses personnes ont été déplacées

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