Le conflit a un impact différencié sur les différentes économies du Proche-Orient. Israël et les Territoires palestiniens sont touchés de manière directe et importante. En particulier, la destruction de capital dans la bande de Gaza dépassera 2,5 Mds USD et les besoins de financement pourraient atteindre 10 à 20 Mds USD au cours des cinq prochaines années. Le conflit a un impact plus latent sur les économies voisines déjà fragilisées (Égypte, Jordanie, Liban), notamment via la contraction du tourisme et les disruptions des chaines logistiques.
Les initiatives de coopération régionale et de rapprochement entre Israël et les pays du Golfe connaissent un ralentissement.
Des évènements ont été reportés, comme la réunion ministérielle du Forum du gaz en Méditerranée orientale (EMGF), prévue initialement à la mi-novembre. Le conflit a également entraîné la suspension de la signature du deuxième MoU sur le projet « eau contre électricité » entre la Jordanie, Israël et les Émirats Arabes Unis, qui devait avoir lieu lors de la COP28.
À ce stade, les Accords d’Abraham ne sont pas remis en cause (le Bahreïn étant le seul à avoir suspendu ses relations avec Israël), mais n’observent aucun développement.
La fragmentation économique de la zone devrait s’accroître à court et moyen-terme, notamment en ce qui concerne les flux logistiques.
Le durcissement des dispositions assurantielles couplé à la hausse des primes de risque aboutit au renchérissement du coût des transports et donc aux tensions inflationnistes. Les attaques des rebelles Houthis contre les navires occidentaux remontant la mer Rouge font grimper les coûts des transports maritimes entre l’Asie et la Méditerranée, surtout depuis et vers les ports israéliens.
Les inquiétudes sont particulièrement marquées en Jordanie – qui importe 95% de ses produits de base – en raison des incidents sécuritaires dans le Golfe d’Aqaba, alors que la Jordanie vient de cesser d’utiliser le port de Haïfa pour ses exportations vers l’Europe et les Etats-Unis. Quant aux flux énergétiques, ils ont été perturbés pendant 50 jours en Égypte suite à la division par deux des importations de gaz israélien.
En dépit des campagnes de boycott, l’impact n’est pas à ce stade substantiel sur les échanges commerciaux entre la France et le Proche-Orient.
Certaines prospections sont ralenties mais les activités de la très grande majorité des filiales se poursuivent. La France a réaffirmé aux côtés de plusieurs bailleurs son soutien au rétablissement et à la stabilisation économique des pays de la région.
Source : Ambassade de France au Liban, service économique