Source portail-ie.fr

L’entreprise française Carrefour – devenue le premier distributeur étranger à s’implanter en Israël avec l’ouverture de cinquante magasins en 2023 – a également été la cible du boycott propalestinien. En effet, la société israélienne Electra Consumer Products, qui détient les franchises israéliennes du groupe Carrefour, a annoncé le 10 octobre 2023 avoir fourni des rations alimentaires aux soldats israéliens à la suite de la violente attaque du Hamas en Israël.

La multinationale Carrefour avait déjà fait l’objet d’une campagne de boycott lancée en décembre 2022 par le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions en raison du contrat signé avec son partenaire israélien au mois de mars de la même année. Ensuite, sept organisations françaises, dont l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), la Ligue des droits de l’homme et le syndicat CGT, avaient publié un rapport en novembre 2022 dénonçant « les liaisons dangereuses » du distributeur français et rappelant qu’Electra Consumer Products figure dans une liste de plus de cent entreprises participant à la colonisation des territoires palestiniens occupés, établie en 2020.

Perçu comme le symbole de l’impérialisme américain, l’entreprise McDonald’s est régulièrement la cible de campagne de boycott, notamment dans le monde en arabe mais aussi en Europe. Son cas illustre la difficulté des multinationales à construire un narratif commun au sein des franchises et filiales à travers le monde.

À l’instar de la multinationale française Carrefour, une franchise israélienne du groupe a annoncé qu’elle offrait des milliers de repas aux soldats des forces de défense israéliennes. Dans les pays du Golfe, dont la majorité de la population est culturellement propalestinienne, les franchises locales ont réagi à contre sens en condamnant les bombardements israéliens massifs envers la population de la bande de Gaza et annonçant avoir versé des dons humanitaires au bénéfice des victimes.

Dans un communiqué, McDonald’s Oman s’est désolidarisé de ce geste en indiquant que : “McDonald’s Corporation est une société cotée en bourse, détenue par des millions d’actionnaires du monde entier, y compris des Arabes et des musulmans […] Ce qu’a fait le détenteur de la licence en Israël est un acte individuel et privé, qui n’a pas été approuvé ou dirigé par la société internationale ou tout autre détenteur de licence, en particulier dans notre monde arabe”. De son côté, McDonald’s UAE a annoncé avoir versé 1 million de dirhams émiratis au Emirates Red Crescent dans le cadre de sa campagne “Compassion pour Gaza” en rappelant que “McDonald’s Corporation ne finance ou ne soutient aucun gouvernement impliqué dans ce conflit”.

Cette dichotomie de positionnement démontre la gymnastique diplomatique des multinationales, afin de maintenir leurs intérêts économiques dans les zones directement ou indirectement concernées par le conflit. Au-delà du risque réputationnel, une campagne de boycott peut rapidement nuire à l’économie des grands groupes comme McDonald’s.

Partager :