L’impact économique de l’intensification de la guerre au Liban aura des répercussions sévères sur l’économie du pays, selon les premières prévisions de BMI Country Risk & Industry Analysis (Groupe Fitch Solutions). Le département économique de l’agence de notation prévoit une contraction du PIB de 10% à 15% pour 2024. Pour mettre les choses en perspective, il avait fallu le double choc de la crise économique et du Covid-19 pour faire chuter le PIB de 25,9 % en 2020. L’agence s’attend aussi à une nouvelle hausse de l’inflation, mais qui resterait sous le seuil de 50%, sachant que le dernier chiffre pour août 2024 est de 35 % en glissement annuel. Près de 5 Mds USD de dégâts matériels ont été recensés, soit environ 15% du PIB nominal. En 2006, les dommages directs causés par la guerre s’étaient élevés à 2,8 Mds USD. Par ailleurs, l’agence rappelle que le million de personnes déplacées en raison du conflit représente près de 20% de la population et qu’environ 34% de la population active réside dans des régions régulièrement ciblées (Nabatieh, Baalbeck-Hermel, Bekaa). Plusieurs secteurs clés de l’économie (représentant environ 70% du PIB au total) ont été directement ou indirectement touchés par la guerre : la construction, le commerce de gros et de détail, l’hôtellerie et la restauration, l’éducation privée et publique et d’autres services aux entreprises.
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