Mais qui sont les 15 pays qui composent le Conseil de sécurité de l’ONU ?
Qui est-ce ?•La France fait partie des cinq membres permanents de cette instance qui tente de maintenir la paix et la sécurité sur notre planète.
Camille Allain.
C’est une mission qui peut paraître impossible dans un monde aussi fou. Réuni ce lundi à New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a pour objectif de maintenir la paix sur notre planète. Rien que ça. Au menu du premier jour de la semaine : un vote statuant sur la résolution d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Déjà rejetée à deux reprises devant l’instance internationale, cette résolution a cette fois été adoptée par 14 voix pour et une abstention (des Américains). Mais qui sont les 14 Etats qui ont voté pour cette mesure visant à protéger les civils pendant le ramadan ?
Qui sont les « permanent five » ?
Le Conseil de sécurité de l’ONU est composé de quinze membres. Cinq Etats ont le statut inamovible de « permanents » et sont toujours présents : les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni, la Russie et la France. Pourquoi ces cinq-là ? Parce qu’à la création de l’Organisation des nations unies en 1945, ils représentaient les cinq grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. C’est pour cette raison que de grandes puissances comme l’Allemagne, le Japon ou l’Italie ne siègent pas parmi les « permanent five » comme on les appelle dans les couloirs de l’ONU. Certains parlent même de « powerful five », c’est-à-dire les « cinq puissants ».
Pourquoi ont-ils un droit de veto ?
En plus de siéger en permanence, les cinq Etats disposent d’un droit de veto, qui leur permet de bloquer n’importe quelle décision. C’est ce qu’on fait les Etats-Unis à deux reprises concernant Gaza, empêchant l’adoption d’une résolution.
Ce droit de veto est particulièrement critiqué par des détracteurs, qui y voient un symbole antidémocratique. A plusieurs reprises, des ONG ont dénoncé l’utilisation massive de ce « privilège » dans le seul intérêt du pays qui le brandissait, bien souvent à l’initiative de la Chine ou de la Russie. Ce fut notamment le cas lors du conflit en Syrie en 2017, où les Russes ont protégé les responsables syriens en bloquant les résolutions envisageant des sanctions internationales. Selon les statistiques, les États-Unis sont le pays ayant eu le plus recours au veto depuis 1970, bien souvent en soutien à Israël.
Qui sont les dix autres membres ?
La liste des dix autres États membres peut prêter à sourire tant elle est hétérogène. Qu’ont en commun le Japon, l’Algérie, la Sierra Léone, la Slovénie et Malte ? Ils siègent tous au conseil de sécurité de l’ONU en ce moment. Désignés pour une durée de deux ans, ces pays sont élus par l’Assemblée générale après avoir candidaté. Plus de cinquante des 193 États membres des Nations Unies n’ont jamais été élus au Conseil. En plus des cinq cités ci-dessus, on trouve actuellement l’Équateur, le Mozambique, la Suisse, la Corée du Sud et le Guyana, ancienne colonie britannique devenue indépendante en 1966. La Suisse, qui n’a intégré l’ONU qu’en 2002, avait sondé sa population afin de s’assurer qu’elle pourrait conserver sa neutralité même en siégeant.
Chaque aire géographique dispose d’un nombre de sièges attitré au Conseil de sécurité. Trois sont attribués au groupe des pays africains, deux à la zone Asie Pacifique, 2 à l’Amérique latine et les Caraïbes, un à l’Europe de l’Est et deux à l’Europe occidentale.
Qui en assure la présidence ?
C’est actuellement le Japon qui assure la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais plus pour longtemps ! Le pays à la tête de l’organe exécutif de l’ONU est renouvelé chaque mois, en suivant l’ordre alphabétique anglais des noms des pays. La France a présidé le conseil de sécurité en janvier 2024.
Qui y siège pour la France ?
Son nom ne vous dit sans doute rien. Nicolas de Rivière est pourtant l’homme fort de la France au sein des Nations unies. Diplômé de l’ENA, il est l’ambassadeur de notre pays au sein du Conseil de sécurité depuis le 8 juillet 2019. Par le passé, il a notamment été conseiller technique auprès de Dominique de Villepin quand ce dernier était ministre des Affaires étrangères entre 2002 et 2004 puis auprès de Michel Barnier en 2004 et 2005. Ancienne numéro deux de l’ambassade de France à New York, Nathalie Broadhurst est la représentante permanente adjointe de la France au conseil.