Bezalel Smotrich réaffirme que l’économie est forte malgré la baisse de la note de Moody’s
Vendredi en fin de journée, Moody’s a abaissé la note de crédit d’Israël pour la deuxième fois de l’année 2024, évoquant l’intensité des combats opposant l’État juif au Hezbollah
Après que l’agence de notation américaine Moody’s a abaissé la note de crédit d’Israël, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a assuré que l’économie était « forte ».
« L’économie israélienne est tenue de porter le fardeau de la guerre la plus longue et la plus onéreuse de toute l’Histoire du pays », a déclaré Smotrich. « L’économie israélienne est une économie forte qui, aujourd’hui encore, attire les investissements. »
Vendredi en fin de journée, Moody’s avait abaissé la note de crédit d’Israël pour la deuxième fois de l’année 2024, évoquant l’intensité des combats opposant l’État juif au Hezbollah, le groupe terroriste libanais soutenu par l’Iran, et la crainte que l’économie soit plus durablement affaiblie par le conflit militaire que cela avait pu être anticipé auparavant.
L’agence de notation financière a abaissé la note du pays en la faisant passer de A2 à Baa1.
Smotrich a cherché à rassurer les investisseurs en disant que le gouvernement adoptera un « budget responsable [pour 2025], avec les mesures de retenue nécessaires ».
« Il s’agit d’une guerre pour notre existence même que nous devons poursuivre jusqu’à la victoire, afin de nous permettre de vivre de nombreuses années dans la paix, la sécurité et la croissance économique », a ajouté Smotrich. « Une fois que nous aurons gagné la guerre, même ceux qui ont abaissé notre note la ramèneront au niveau réel de l’économie israélienne. »
Or, depuis des mois, économistes de tout premier plan et ex-membres des autorités, sans oublier le gouverneur de la Banque Centrale, Amir Yaron, disent que le gouvernement ne prend pas suffisamment de mesures pour atténuer le risque – imminent – d’une crise susceptible d’entraîner l’économie israélienne meurtrie dans une récession et de mettre en danger sa sécurité.
Chefs d’entreprise, investisseurs et acteurs du marché demandent aux autorités politiques de diminuer les dépenses de manière responsable, d’appliquer des hausses d’impôts et prendre des réformes afin de hâter la reprise et stimuler la croissance de l’économie une fois les combats terminés.
Selon les analystes, cette baisse de confiance dans la capacité du gouvernement à contenir la dette pourrait avoir un impact négatif sur les investissements, se traduire par des taux d’intérêt élevés sur le long terme et renchérir le coût du crédit.
Confronté à la dégradation de ses notes de crédit et à un déficit croissant, que complique l’explosion des dépenses militaires et civiles en raison d’une guerre contre le Hamas dont ce sera sous peu le premier anniversaire, le gouvernement a toutes les peines du monde à garder un budget à l’équilibre et préserver sa crédibilité sans pour autant rogner sur le financement des opérations militaires.
Selon une information du quotidien financier israélien Calcalist, les investisseurs institutionnels ont sorti 151 milliards de shekels d’Israël depuis le début de la guerre contre l’organisation terroriste du Hamas, le 7 octobre.
Toujours selon cette source, c’est la guerre prolongée contre le Hamas et les craintes d’une recrudescence des combats contre le Hezbollah dans le nord, plus le déficit important et le ralentissement de la croissance, qui ont conduit grandes compagnies d’assurance et fonds d’investissement, responsables de la gestion de l’épargne à long terme des Israéliens – dont les fonds de pension et de prévoyance – à sortir des capitaux vers des actifs situés à l’étranger.
Times of Israel