Le Monde crée la polémique suite à sa couverture de la mort de Nasrallah.
Le titre d’un de ses articles désigne le chef du groupe terroriste libanais comme « charismatique », ce qui a choqué de nombreux internautes et personnalités ; l’ambassade d’Israël a réagi
Le journal Le Monde a fait l’objet d’une vive polémique au cours des derniers jours, suite à sa couverture médiatique de la mort du chef du groupe terroriste pro-Iran Hassan Nasrallah, lors d’un bombardement israélien vendredi 27 septembre.
Dès la confirmation de sa mort, le lendemain matin, Le Monde publie un article dont le titre « Hassan Nasrallah, chef charismatique du Hezbollah depuis plus de trois décennies, tué par une frappe israélienne » a fait réagir de nombreux internautes et personnalités médiatiques.
C’est le cas notamment de Sonia Mabrouk, journaliste sur Europe 1 et CNews, qui considère l’utilisation du mot « charismatique » comme choquante.
« Nous mêmes, Français, avons payé de notre sang », a-t-elle déclaré sur le plateau de l’émission de France 5 « CMédiatique », en référence à l’attentat du camp du Dakkar, perpétré en 1983 par le Hezbollah, et dans lequel 58 parachutistes français ont trouvé la mort.
« C’est un terroriste, point à la ligne », a-t-elle ajouté. « Je ne comprends pas cette pudeur de gazelle face à un tel personnage. D’autant que les premiers satisfaits, si je puis dire, sont les premiers concernés, une grande partie du peuple libanais. Pour qui connaît ce pays, c’est aussi une forme de délivrance ».
Interrogé par les journalistes de France 5, Le Monde a répondu à la polémique en déclarant : « C’est une polémique absurde par des gens qui ne connaissent pas le sens des mots et confondent ‘charismatique’ avec ‘sympathique’ ».
L’ambassade d’Israël en France a également réagi à la couverture du Monde en interpellant sa rédaction directement sur son compte X. « Hello Le Monde ! Nous avons corrigé le titre de votre article. Pour rappel, Nasrallah, en plus d’avoir le sang de 58 français sur les mains, est également responsable de l’assassinat de 12 enfants en Israël alors qu’ils jouaient au football à Majdal Shams » écrit l’ambassade, en rappelant la frappe du Hezbollah sur un village druze du nord d’Israël dans laquelle des enfants et des adolescents avaient été tués en juillet.
De son côté, la journaliste Anaïs Bouton, qui animait l’émission « Zemmour et Naulleau » sur Paris Première, a dénoncé la façon dont Le Monde a présenté une chronologie de la vie de Nasrallah en précisant que son fils Hadi serait « mort en martyr » en 1997. Sur X, la journaliste interpelle la rédaction du Monde avec une pointe d’ironie : « Son fils est mort en martyr ? Du coup, vous êtes en mesure de confirmer l’histoire des 70 vierges et du bonheur éternel ? ».
Si la polémique touche en France essentiellement le journal Le Monde, des critiques similaires ont été formulées contre le New York Times aux États-Unis. Selon le quotidien suisse Blick, un article publié le 28 septembre dernier par le journal américain et titré « Des manifestants pleurent la mort de Nasrallah à travers le monde », décrit comment le chef du Hezbollah était « apprécié » par les chiites, notamment pour avoir apporté des « services sociaux » au Liban.
De nombreux internautes ont critiqué l’angle adopté par la rédaction du New York Times, l’accusant d’être trop indulgent avec le Hezbollah.
Lundi, l’ancien président français Nicolas Sarkozy avait dénoncé cette « indulgence » de la part des observateurs face à un journaliste qui a insisté lors de trois questions consécutives pour savoir si les attaques contre les bipeurs des agents du Hezbollah étaient légitimes.
Times of Israel.