C’est le 1er octobre que va se mettre en place le nouveau collège des Commissaires européen et c’est Kaja Kallas , l’ancienne Première ministre estonienne qui va remplacer Josep Borrell au poste diplomatique le plus important de l’UE – celui de Haute représentante pour la politique étrangère – et diriger l’action extérieure du bloc dans des régions telles que l’Afrique, l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient.

Mais ses positions Kallas au sujet du conflit russo-ukrainien sont clairement affichées, elle n’a pas encore montré son « engagement » sur la question israélo-palestinienne , du au fait qu’elle a un historique limité d’engagements diplomatiques au-delà du flanc oriental de l’Europe.

Ses rares déclarations publiques sur Gaza ont adopté la ligne bien rodée de l’UE qui soutient fermement le droit d’Israël à l’autodéfense tout en appelant au respect du droit international humanitaire à Gaza.

Cela, combiné à l’érosion progressive du pouvoir de décision du Haut Représentant – qui ne peut agir qu’avec l’approbation unanime des 27 États membres – signifie que la pertinence de l’UE au Moyen-Orient et dans les pays du Sud pourrait encore diminuer.

Certains à Bruxelles craignent que le mandat de Kallas soit inévitablement centré sur la guerre en Ukraine aux dépens du conflit qui fait rage entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a révélé des divisions insurmontables entre les capitales de l’UE et une guerre de territoire acharnée au sein des différentes branches des institutions de Bruxelles.

« Kallas a rassuré les États membres de l’UE pour qui le conflit au Moyen-Orient est important qu’elle lui accordera la priorité« , a déclaré à Euronews une source au courant de la transition à la tête de la diplomatie, sous couvert d’anonymat. « Mais elle n’a pas l’engagement personnel et profond dont Borrell a fait preuve dans la question israélo-palestinienne. » « Comme elle (Kallas) ne s’est pas autant impliquée dans le sujet, je crains au moins un peu que la guerre à Gaza ne soit pas en tête de son agenda », a déclaré à Euronews Evin Incir, députée européenne du groupe socialiste et démocrate (S&D) de gauche.

Mika Aaltola, député finlandais au Parlement européen, qui siège à la commission des affaires étrangères du groupe PPE de centre-droit a déclaré  «Kallas est une « forgeuse de consensus et a l’instinct de défendre ce qui est juste ».

Si certains saluent les efforts de Borrell pour équilibrer les positions conflictuelles des États membres sur le conflit, d’autres affirment que, quelle que soit la nomination, les dommages causés à la réputation de l’UE au Moyen-Orient et dans les pays du Sud au cours de son mandat sont irréparables. « Borrell a peut-être amélioré sa réputation personnelle, mais il n’a guère contribué à améliorer la réputation déclinante de l’UE dans les pays du Sud », a déclaré Shada Islam, commentatrice des affaires européennes. « L’UE a perdu toute la crédibilité, l’influence ou le poids qu’elle avait ces dernières années, et Kallas ne pourra guère changer quoi que ce soit. »

Kallas pourrait déléguer la question israélo-palestinienne et selon certaines sources, de puissants fonctionnaires au sein de la bureaucratie de l’institution chercheraient à resserrer leur emprise sur la politique de l’UE au Moyen-Orient, paralysant les propres efforts de Borrell pour exercer une pression diplomatique sur le gouvernement israélien.

Elles ont expliqué que sous Kallas, davantage de décideurs « pro-israéliens » au sein de l’exécutif au sens large, y compris la présidente de la Commission von der Leyen elle-même, pourraient exercer plus d’influence sur la réponse de l’Union à la guerre de Gaza. Par ailleurs, si cette dernière n’a pas encore dévoilé les portefeuilles qui définiront le mandat de sa prochaine équipe, elle s’est engagée à nommer un nouveau commissaire européen pour la Méditerranée et les pays du Moyen-Orient.

Un rôle plus important de celui-ci de pourrait signifier que la pertinence de Mme Kallas en tant qu’acteur dans la région serait encore plus diluée.

Source : EuroNews & Israêl Valley

 

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