L’Arabie Saoudite a annoncé son intention de mettre fin à la surveillance allégée de ses installations nucléaires par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’ici la fin de l’année 2024. Cette décision marque un tournant significatif dans la politique nucléaire du royaume.

Le prince Abdulaziz ben Salman, ministre saoudien de l’Énergie, a déclaré lors de la conférence annuelle de l’AIEA que le pays a demandé en juillet 2024 l’annulation du Protocole des petites quantités (PPQ) pour mettre en œuvre intégralement l’Accord de garanties généralisées. Ce changement permettra un contrôle plus approfondi des activités nucléaires saoudiennes.

Cette évolution intervient dans un contexte où l’Arabie Saoudite cherche à développer son programme nucléaire, avec des ambitions qui pourraient inclure l’enrichissement d’uranium. Les intentions à long terme du royaume restent floues, le prince héritier Mohammed ben Salmane ayant évoqué par le passé la possibilité de développer des armes nucléaires si l’Iran, rival régional, en faisait autant.

Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA, a salué cette décision, la qualifiant de renforcement de la capacité de l’agence à vérifier l’utilisation pacifique des matières nucléaires dans le pays. Il a longtemps plaidé pour que les États encore sous PPQ modifient ou annulent ces protocoles, les considérant comme une « faiblesse » dans le régime mondial de non-prolifération. Ce changement de politique intervient alors que l’Arabie Saoudite n’a pas encore mis en service son premier réacteur nucléaire. Il témoigne d’une volonté de transparence accrue, tout en soulevant des questions sur les futures ambitions nucléaires du royaume dans une région géopolitiquement sensible. Cette décision pourrait avoir des implications significatives pour l’équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient et pour les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire. Elle sera suivie de près par la communauté internationale, en particulier par les acteurs régionaux et les puissances mondiales impliquées dans les questions de sécurité nucléaire.

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