La ministre canadienne des Affaires étrangères, Melanie Joly, a annoncé mardi la suspension d’environ 30 permis d’exportation d’armes vers Israël. Cette décision, qui inclut une mesure rare contre une filiale canadienne d’une entreprise américaine travaillant avec le gouvernement des États-Unis, s’inscrit dans le cadre d’une révision des contrats d’armement canadiens avec Israël et d’autres pays.

« J’ai suspendu cet été environ 30 permis existants d’entreprises canadiennes », a déclaré Joly. Ces permis avaient été approuvés avant l’interdiction de janvier sur les nouvelles ventes d’armes pouvant être utilisées à Gaza, où la crise humanitaire s’aggrave dans le contexte de la guerre en cours.

La ministre a souligné la position du Canada : « Notre politique est claire : nous n’aurons aucune forme d’armes ou de pièces d’armes envoyées à Gaza. Point final. » Elle a ajouté que la manière et le lieu d’envoi sont « sans importance », faisant allusion à des munitions devant être produites par une division canadienne de l’entrepreneur de défense américain General Dynamics pour les Forces de défense israéliennes.

Cette décision intervient dans un contexte de pression croissante sur le gouvernement canadien, avec des manifestations pro-palestiniennes se multipliant à travers le pays. Historiquement, Israël a été l’un des principaux destinataires des exportations d’armes canadiennes, recevant pour 21 millions de dollars canadiens de matériel militaire en 2022.

La suspension des permis d’exportation par le Canada fait écho à une décision similaire prise récemment par le Royaume-Uni, qui a également suspendu certaines exportations d’armes vers Israël.