RADIO J. Emission d’Ilana Ferhadian. Chronique de Daniel Rouach.

Bonjour Ilana,

En Européen convaincu, Michel Barnier, a toujours été aux côtés d’Israël, comme l’a été Edith Cresso, qui a eu un rôle clé pour soutenir Israël, lorsqu’elle a été Premier Ministre et a eu des responsabilités sur le plan européen. Elle a toujours été active pour soutenir le Technion et la Fondation France-Israël.

Michel Barnier s’est rendu en Israël deux fois depuis le 7 Octobre 2023 et a participé à la Grande Marche Républicaine à Paris contre l’antisémitisme. Lors d’un voyage en Israël, Michel Barnier avait, il y a déjà 20 ans, tracé une feuille de route franco-israélienne.

Michel Barnier connait parfaitement les coulisses de l’Union Européenne. Il sait qu’Israël vit en permanence sous des menaces de sanctions, voire d’exclusion. Sa nomination le 5 septembre a été pour les israéliens un soulagement. Il avait été reçu récemment par le Président Isaac Herzog. On l’a aussi vu, place des otages à Tel-Aviv. Discret, mais présent.

Ancien négociateur du Brexit pour l’Union européenne, Michel Barnier a eu l’occasion de s’exprimer pour soutenir la sécurité d’Israël.

Un fait : Israël est sous la menace croissante de boycotts et de désinvestissements. Il y a 3 ans, Israël a officiellement rejoint le programme de recherche et d’innovation de l’Union Européenne, Horizon Europe. Ce dispositif représente plus de 95 milliards d’euros à la recherche et l’innovation sur la période 2021-2027.

L’association d’Israël à Horizon Europe constitue une véritable opportunité de poursuivre et d’approfondir la coopération scientifique fructueuse existant depuis de nombreuses années entre l’Europe et Israël.

A noter qu’Israël a été le premier pays non européen à être associé en 1996 aux programmes-cadres de l’UE pour la recherche et l’innovation.

Dans le cadre du précédent dispositif Horizon 2020, Israël s’était classé 3ème en termes de participation globale au programme, avec plus d’un milliard d’euros alloué à des projets israéliens. Plus particulièrement, la coopération entre l’UE et Israël lors de Horizon 2020 a conduit à plusieurs avancées scientifiques, notamment dans les domaines du changement climatique et de la santé publique.

L’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’État d’Israël. 33 % des exportations israéliennes vont vers l’UE et 40 % de ses importations venaient de l’Union.

Les israéliens se méfient de Thierry Breton.

Thierry Breton est chargé des portefeuilles très sensibles du numérique, de l’industrie et de l’espace et de la défense. Il a souhaité s’occuper d’un dossier qui concerne Israël sur le volet spatial.  Une initiative de la Commission européenne, menée par Thierry Breton, vise à exclure Israël et d’autres pays des projets spatiaux et quantiques pour « des raisons de sécurité ».

La Commission européenne est en train d’établir des lignes directrices pour les projets de recherche de l’UE au cours des prochaines années. Selon barrons.com : « La position de l’exécutif européen, qui, selon certaines sources, écarterait Israël des projets spatiaux, est considérée comme une tentative de renforcer « l’autonomie stratégique » de l’Union, un nouveau concept encouragé par la France en réponse à l’influence dominante des États-Unis et de la Chine.

Berlin s’est fermement prononcé contre ce plan, appelant à la « pleine participation » d’Israël à des projets quantiques et spatiaux d’une valeur de plusieurs milliards d’euros.

Des universitaires font remarquer qu’Israël est partenaires de longue date dans ces domaines de recherche. Les interrompre maintenant ferait perdre encore plus de terrain à l’Europe au profit des États-Unis et de la Chine ».

EUROPE, INQUIETUDE D’ISRAËL. Depuis qu’Israël a été le premier pays non-européen à rejoindre le programme de recherche de l’UE, un total de subventions d’environ 3,15 milliards d’euros a été alloué à des projets israéliens, y compris dans le domaine universitaire, et à des entreprises technologiques.

La participation d’Israël au programme de recherche de l’UE est critiquée par certains. Des discussions récentes au Conseil des affaires étrangères de l’UE sur des sanctions à l’encontre d’Israël ont eu lieu. Un nombre croissant d’universités européennes rompent leurs liens avec Israël.

« La participation à Horizon Europe fournit un financement important pour la recherche et le développement, à un moment où il est extrêmement difficile pour les entreprises technologiques de lever des fonds et où, en raison de la guerre de Gaza, le gouvernement ne sera pas en mesure d’augmenter ses dépenses en recherche et développement dans un avenir prévisible », indique un rapport.

« Toute sanction à l’encontre d’Israël, qu’elle soit de jure ou de facto, nuira considérablement à l’écosystème d’innovation israélien, à une époque où les technologies telles que l’intelligence artificielle évoluent rapidement au niveau mondial. »

« Il est impératif de maintenir le dialogue avec les entreprises et les institutions universitaires européennes non pas sur la guerre, où nous avons peu de chances de les convaincre, mais plutôt sur les contributions significatives d’Israël à des projets européens antérieurs visant à promouvoir la santé, la durabilité et le bien-être en Europe et dans le monde », a déclaré l’institut de recherche et d’études politiques.

LE PLUS. Face à la multiplication des appels aux sanctions économiques contre Israël en raison de l’escalade des conséquences humanitaires de ses opérations militaires à Gaza, les ministres du Commerce de l’UE ont brièvement abordé le 30 mai. Cependant, ils sont encore loin de prendre des mesures concrètes.

En vril, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont décidé de convoquer une réunion du Conseil d’association UE-Israël « pour discuter de la situation à Gaza et respecter les droits humains dans le cadre des obligations assumées par Israël », a indiqué le chef de la diplomatie de l’Union, Josep Borrell.

Plus tôt cette année, l’Espagne et l’Irlande ont lancé un appel conjoint demandant un « examen urgent » pour déterminer si Israël respecte les obligations en matière de droits humains dans le cadre de son accord commercial avec l’Union européenne.

La Commission européenne n’a pas encore répondu à la lettre envoyée par les deux pays, ont confirmé des fonctionnaires de l’UE.

Interrogé sur cette demande, le vice-président et commissaire au Commerce, Valdis Dombrovskis, a informé aux journalistes que l’UE « réexamine en permanence les accords commerciaux et les valeurs sur lesquelles ils reposent ».

La date et le lieu de la réunion du Conseil d’association UE-Israël doivent encore être fixés, en attente d’un accord mutuel de l’UE et d’Israël.

Les fonctionnaires de l’UE affirment qu’il serait techniquement possible de suspendre uniquement la partie commerciale du Conseil d’association UE-Israël, mais admettent que cela est très peu probable.

Seuls quelques États membres, comme l’Irlande, la Belgique et l’Espagne, qui ont fait pression sur Israël au moyen de sanctions commerciales, ont exprimé leur volonté de reconsidérer les liens commerciaux entre l’Union européenne et Israël.

Le ministre irlandais du Commerce, Peter Burke, a réaffirmé l’appel de son pays à réexaminer l’accord de l’UE avec Israël.

« Il contient des clauses importantes relatives à la violation des droits humains, à nos obligations en vertu du droit international et au respect de celui-ci », a déclaré M. Burke.

« Et nous avons été témoins de scènes exceptionnellement pénibles à Rafah malgré les ordres de la [Cour pénale internationale] — il est essentiel que nous examinions cet accord et notre relation avec Israël, car il s’agit d’un moment décisif pour l’Europe », a-t-il ajouté.

Toutefois, la plupart des États membres de l’UE, et en particulier les fervents partisans d’Israël comme l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie ou la République tchèque, ne seront probablement pas ouverts à de telles mesures.

Lors de discussions entre les ambassadeurs de l’UE mercredi (29 mai), plusieurs États membres, dont la Hongrie, la République tchèque et la Bulgarie, ont douté de l’unanimité réelle pour convoquer le Conseil d’association.

Certains diplomates de l’UE ont admis que « sous la pression du moment » et la « nécessité d’accélérer la discussion » due aux contraintes de temps, le résultat était bien moins concluant que ce qui avait été communiqué.

Interrogée sur les réactions des États membres de l’UE, la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a déclaré aux journalistes que les discussions « n’ont pas suscité de réactions ».

Le ministre finlandais du Commerce extérieur et du Développement, Ville Tavio, a déclaré à la presse à Bruxelles qu’il « pense personnellement que nous devrions poursuivre les échanges avec Israël ».

« Nous devons considérer la question du commerce dans son ensemble et voir ce que nous pouvons accomplir [en compliquant] ce commerce », a affirmé M. Tavio à la presse.

« Il s’agit d’un pays à haute technologie qui possède des industries avec lesquelles l’UE devrait pouvoir travailler — et nous avons également des échanges commerciaux avec Israël dans le domaine de la défense », a-t-il poursuivi.

Le ministre des Affaires étrangères danois, Lars Løkke Rasmussen, a réaffirmé que Copenhague souhaitait « d’abord essayer avec de bonnes paroles » et estimait qu’il était « trop tôt » pour tirer des conclusions définitives.

« Mais il va sans dire qu’à long terme, les mots ne suffisent pas s’ils ne sont pas écoutés », a déclaré M. Rasmussen.

« Nous avons maintenant décidé de convoquer une réunion du Conseil [d’association], et c’est le bon endroit pour commencer ».

 

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