Aleph Farms, producteur de viande cultivée à Rehovot, en Israël, développe de la viande à partir de cellules de bovins non modifiées. Il a réduit de 30 % ses effectifs et se concentre sur la rationalisation des activités tout en essayant de lever des fonds, explique son PDG et fondateur Didier Toubia lors d’un entretien téléphonique.
Suite au 7 octobre, nombre de travailleurs ont été rappelés au titre de la réserve et l’entreprise a dû réduire l’activité de son usine pilote de Rehovot, poursuit M. Toubia. Les opérations ont depuis repris et la société fait en sorte de tenir les délais promis aux investisseurs, ajoute-t-il.
« Chez Aleph Farms, nous ajustons notre… budget. Nous nous concentrons sur la rentabilité, la réduction des coûts opérationnels, l’amélioration de notre plasticité, c’est-à-dire notre capacité à nous développer plus rapidement avec des dépenses d’investissement plus faibles », explique-t-il.
« Pour la majorité des investisseurs, la guerre n’est pas un problème. Mais pour une minorité significative, ça l’est… Dans l’ensemble, cela réduit le réservoir des possibles investisseurs. »
Aleph Farms « progresse bien » pour lever les fonds dont elle a besoin pour lancer son produit et augmenter sa production, assure-t-il. Mais lever des fonds « prend plus de temps » que prévu, compte tenu d’un environnement macroéconomique et d’investisseurs plus pointilleux et du risque géopolitique plus élevé que présente Israël.
Contrairement aux entreprises de logiciels, dont les actifs sont intangibles, Aleph Farms et d’autres entreprises de technologie alimentaire ont des laboratoires, des installations de production et des usines en Israël, avec un effet sur les entreprises lorsque le risque dans le pays est plus élevé, poursuit-il.
Si Aleph Farms a toujours voulu s’installer à l’étranger, Toubia dit avoir entendu dire que certaines entreprises israéliennes d’agritech et foodtech cherchaient à partir à l’étranger à cause de la guerre. Cela mettrait en danger le secteur local de la foodtech, assure-t-il. Il a demandé au gouvernement de mettre en place des programmes dédiés pour aider les entreprises « jusqu’à ce que l’environnement macroéconomique et géopolitique se stabilise et s’améliore ».