Aaron Kaplowitz, investisseur en capital-risque lance 1948 Ventures pour investir dans des outils destinés à des applications militaires et civiles, alors qu’Israël affronte le Hamas

 

Aaron Kaplowitz, à droite, fondateur de 1948 Ventures, rencontrant des start-ups israéliennes, au Start-Up Nation Central, à Tel Aviv. (Autorisation)

Aaron Kaplowitz, à droite, fondateur de 1948 Ventures, rencontrant des start-ups israéliennes, au Start-Up Nation Central, à Tel Aviv. (Autorisation)

Aaron Kaplowitz avait prévu de créer sa nouvelle société d’investissement en janvier, mais la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas a incité l’investisseur en capital-risque à avancer le lancement afin de pouvoir miser sur des technologies israéliennes éprouvées.

Basé à Miami, Kaplowitz a créé 1948 Ventures quelques jours après l’assaut meurtrier du 7 octobre du Hamas, soutenu par l’Iran, au cours duquel des milliers de terroristes ont franchi la frontière de Gaza et massacré 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris plus de 240 personnes en otage.

« Il m’est apparu très tôt que la communauté des start-ups allait être durement touchée et qu’il allait y avoir beaucoup de souffrance, et donc il allait y avoir un grand besoin d’obtenir des capitaux », a déclaré Kaplowitz au Times of Israel lors de son deuxième voyage en Israël depuis que la guerre a éclaté. « Quand on a besoin de capitaux, il y a de bonnes opportunités d’investissements. »

« Ces deux choses ont motivé l’urgence de l’entreprise : à la fois le besoin et l’opportunité », a-t-il expliqué.

Peu après le lancement de sa société d’investissement, Kaplowitz, qui est également président de United States-Israel Business Alliance – une organisation qui aide à connecter et à renforcer les liens commerciaux – a effectué son premier voyage en Israël depuis que la guerre a éclaté.

« Lorsque je suis venu en Israël moins de 10 jours après l’assaut, les gens ont pensé que j’étais fou », a déclaré Kaplowitz. « Je n’ai pas réfléchi à deux fois, j’ai pris le premier avion que j’ai pu. »

Aaron Kaplowitz, fondateur de 1948 Ventures basé à Miami, visitant une maison saccagée dans le kibboutz Nir Oz, dans le sud d’Israël, le 28 novembre 2023. (Autorisation)

« Aujourd’hui, j’ai encore des gens qui me prennent pour un fou, mais un peu moins. »

Nommée d’après l’année de la fondation d’Israël, 1948 Ventures cherche à investir entre 100 000 et 1 million de dollars dans des start-ups israéliennes en phase de démarrage qui développent des technologies à double usage, pour des applications militaires et civiles. L’objectif est de réaliser entre trois et cinq investissements avant la fin de l’année dans des start-ups développant des technologies perturbatrices liées, par exemple, aux drones ou à la cyber-sécurité, selon Kaplowitz.

« Nous avons fait notre premier chèque et avons déjà décidé de faire un investissement de suivi dans une entreprise en phase de démarrage qui développe une technologie pour la protection des infrastructures critiques que j’examine depuis un certain temps, et le 7 octobre a fait ressortir le caractère urgent de leur solution », a déclaré Kaplowitz.

Lorsque Kaplowitz est venu en Israël pour son premier voyage en temps de guerre il y a cinq semaines, a-t-il dit, on avait l’impression que le pays traversait un « TSPT [trouble de stress post-traumatique] national ».

« J’ai rencontré un certain nombre d’entreprises qui avaient des engagements ou des offres – principalement de la part d’investisseurs internationaux – et dont les engagements ont été retardés au lendemain du 7 octobre, mis en attente, ou tout simplement annulés », a-t-il raconté. « Ce sont les [expériences] plus pénibles à entendre, car ces entreprises étaient sur le point d’obtenir des injections de capitaux dont elles avaient grandement besoin. »

Au lendemain des atrocités du 7 octobre, l’armée israélienne a mobilisé environ 360 000 réservistes – dont de nombreux employés du secteur de la high-tech – ce qui a perturbé le fonctionnement de milliers d’entreprises à travers le pays.

De retour en Israël fin novembre, Kaplowitz a déclaré qu’il avait retrouvé des Israéliens toujours en souffrance, mais qui essaient désormais de trouver des solutions pour gérer leur vie et leurs affaires pendant cette guerre.

« La technologie sur laquelle les gens travaillent ici est incroyable, ce qui ne se traduit évidemment pas nécessairement par un bon investissement », a remarqué Kaplowitz. « Mais ce qui m’inspire et m’encourage, c’est la résilience avec laquelle tout le monde essaie de se remettre au travail, même si un grand nombre des entreprises que nous rencontrons ont un pourcentage important de leur main-d’œuvre en service de réserve ou en train d’aider dans d’autres domaines. »

« La communauté technologique israélienne est vraiment étonnante lorsqu’il s’agit de trouver comment combler ces absences », a-t-il souligné.

Au cours de son voyage actuel en Israël, Kaplowitz a déjà rencontré plus de 25 start-ups, dont certaines sont basées dans le sud du pays, notamment à Sderot et Beer Sheva.

« J’ai rencontré une entreprise dont le directeur technique sert actuellement dans une unité de chars de l’armée à Gaza et il se trouve qu’il travaille sur une technologie qui pourrait être vraiment utile pour protéger son unité et d’autres soldats », a expliqué Kaplowitz. « Vous pouvez donc imaginer que lorsqu’il sortira de l’armée, il aura vu exactement ce que l’application peut sonner. Ainsi il sera motivé pour ramener cette technologie sur le champ de bataille. »

« Une grande partie de ce que nous examinons maintenant est littéralement une technologie qui sauve des vies et nous nous concentrons sur les sociétés qui disposent des applications les plus urgentes pour sauver des vies », a-t-il ajouté.

Kaplowitz a noté que la situation de guerre et les défis logistiques, notamment la disponibilité des vols, ralentissent les cycles d’investissement pour les start-ups israéliennes.

« Si je suis ici, c’est en partie pour signaler à la communauté des investisseurs aux États-Unis que s’ils pensent abandonner Israël en ce moment, ils passent à côté d’opportunités », a déclaré Kaplowitz.

De retour aux États-Unis, Kaplowitz a assuré qu’il essaierait d’organiser une mission d’investisseurs en Israël dans les mois à venir.

« Je ne veux pousser personne – qui ne soit pas prêt à se retrouver dans une situation plus dangereuse – à venir ici », a affirmé Kaplowitz.

« Néanmoins, j’ai le sentiment qu’il serait plus dangereux de ne pas venir en Israël maintenant et de ne pas trouver les moyens de soutenir la technologie qui peut protéger les communautés et sauver des vies. »

 

Times of Israel

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