Le groupe Rocher, actif en Israël avec Sabon. Le chiffre d’affaires total du Groupe Rocher tourne autour de 2,2 milliards d’euros.

Par |2024-08-28T13:58:18+02:0028 Août 2024|Catégories : FRANCE-ISRAEL|

IsraelValley suit depuis des années la firme Sabon, qui fait partie du Groupe Rocher, et qui  été fondée en Israël en 1997 . (Le premier emplacement était sur la rue Shenkin à Tel Aviv.)

Le groupe cosmétique français Rocher – anciennement connu sous le nom d’Yves Rocher – a acquis l’entreprise israélienne Sabon en totalité en Juillet 2018. En décembre 2016, Sigal Kotler-Levy et Avi Piatok, co-propriétaires de la marque de cosmétiques israélienne, avaient annoncé que le Groupe Rocher prenait « le contrôle de l’entreprise Sabon afin de renforcer ses capacités mondiales et d’accélérer son expansion à l’étranger ». 66% de l’entreprise, spécialisée dans le savon haut de gamme traditionnel, proposé ‘à la coupe’, avait alors été racheté par le groupe français. Suite à cette acquisition totale, les anciens propriétaires israéliens ont continué à travailler en tant que consultants pour Sabon. Selon le journal économique israélien Globes, Sabon employait le jour de l’achat par Yves Rocher 480 personnes et disposait de 180 magasins – dont 40 en Israël, 40 au Japon, 17 aux États-Unis et 13 en France – répartis dans 14 pays différents.

La volonté de céder ce site, qui produit du parfum, vient de la baisse d’activité des marques du groupe dans ce domaine. Longtemps numéro un français des ventes de fragrances, en nombre de flacons, Yves Rocher s’est laissé attaquer ces dernières années par la montée en puissance d’autres enseignes, comme Adopt’, ou les offres de sent-bon des enseignes de fast-fashion.

Une cession qui devrait être conclue à l’automne.

A ce jour, le site de Ploërmel compte 89 emplois, qui seraient tous repris sans exception, dans le deal avec Arcade Beauty. «Nous travaillons avec le repreneur, avec qui nous partageons une vision d’avenir pour le site et des valeurs communes, à créer les conditions d’une transition réussie», indique Vincent Taglioni, directeur des opérations groupe Rocher, dans un communiqué.

Dans cet esprit, la vente, qui pourrait être conclue à l’automne, sera assortie d’un engagement de volumes pris par les marques du groupe. «Les négociations s’articulent autour d’un accord d’exclusivité de production des volumes déjà existants du groupe d’une durée de cinq ans, assurant ainsi la stabilité et la continuité de l’activité à Ploërmel», précise le groupe Rocher.

Malgré son leadership en Turquie, Flormar va quitter le giron du groupe breton.

Mais l’entreprise ne revoit pas seulement son architecture industrielle. Deux semaines plus tôt, le groupe Rocher s’était aussi délesté de la marque Flormar, sa pépite turque. Le 22 mai, il avait annoncé avoir conclu une promesse de vente avec un consortium de trois investisseurs turcs: Esas Private Equity, Tacirler Asset Management et Credia Partners.

Le groupe avait fait l’acquisition de cette marque-enseigne de maquillage en deux temps, en rachetant d’abord 51% de l’entreprise en 2012, puis en montant à 100% du capital en 2021. Appréciée pour ses crayons vernis et rouge à lèvres à prix très accessible, la marque est leader du secteur en Turquie, un marché colossal. Flormar détient par ailleurs à elle seule plus de 1750 boutiques à travers le monde. En croissance, elle aurait gagné cinq points de parts de marché en Turquie, ces trois dernières années.

Mais son développement nécessitait trop d’attention pour le groupe, qui cherche à se recentrer sur ses marques phares (Yves Rocher, Petit Bateau, Dr Pierre Ricaud ou Stanhome), et a annoncé sa volonté de se développer dans les cosmétiques premium pour sortir de la crise. La marque lui avait par ailleurs causé du souci, lorsque l’ONG Sherpa avait accusé le groupe de ne pas soutenir les salariés de ses fournisseurs, notamment chez Kosan Kozmetik, qui fabriquait pour Flormar.

Pour le groupe désormais piloté par Jean-David Schwartz, il s’agit avant tout de «libérer des marges de manœuvre dans l’optique d’investir pour son futur, notamment en Asie, région stratégique pour son développement, tout en respectant ses engagements financiers».

Un chiffre d’affaires en recul de 8%, hors cessions en cours.

Il y a urgence. Car malgré le lancement d’un grand plan stratégique, initié en mars 2023 pour une durée de 18 mois, qui prévoyait 300 départs, les ventes du Groupe Rocher sont toujours orientées à la baisse. Alors que l’entreprise communiquait encore en septembre dernier sur un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros pour l’ensemble de ses neuf marques (Yves Rocher, Arbonne, Petit Bateau, Stanhome, Kiotis, Dr Pierre Ricaud, ID Parfums, Sabon et Flormar), ce chiffre a dû être revu à la baisse.

Sans détailler d’où vient la chute, le groupe indique désormais un chiffre d’affaires de référence de 2,2 milliards d’euros. S’il s’avère qu’il s’agit du chiffre des ventes consolidées pour 2023, donc avant les cessions en cours, cela représenterait un recul de 8% de son activité. La chute pourrait s’expliquer par l’arrêt des activités d’Yves Rocher dans certains pays, notamment en Autriche et en Suisse. Cela n’en reste pas moins un mauvais signe alors que l’entreprise compte sur un redémarrage, seule solution pour supporter sa structure de coûts et ne pas devoir couper davantage de branches que prévu. » © CAPITAL

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