Les israéliens sont fascinés par le tourisme spatial : des voyages en apesanteur, des projets d’hôtels en orbite terrestre ou des fantasmes de colonies martiennnes… Le lancement de la mission Polaris Dawn par SpaceX, reporté à ce mercredi 28 août, illustre une fois de plus l’essor du tourisme spatial.
Les projets fous de SpaceX, Blue Origin et Vast intéressent les israéliens. Il est important de savoir qu’Israël soutient un certain nombre de startups prometteuses dans le domaine des technologies spatiales comme Ramon.space …
Pour ceux qui ne le savent pas : Ii existe aujourd’hui deux formes de tourisme spatial : le séjour en orbite dans la Station spatiale internationale qui nécessite un très long entraînement et le vol suborbital qui consiste à passer quelques minutes à une altitude supérieure à 100 km mais qui est relativement moins coûteux et contraignant.
Ce mercredi 28 août, à 9h38 (heure de Paris), SpaceX va faire décoller la mission Polaris Dawn depuis la Floride (États-Unis) pour une expédition de cinq jours. Quatre personnes, dont le milliardaire et pilote américain Jared Isaacman, vont prendre place dans la capsule. Ces passagers voyageront plus loin encore que les astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) puisqu’ils vont s’aventurer jusqu’à 700 kilomètres de la Terre. Si tout se passe bien, ce sera le voyage dans l’espace le plus lointain réalisé depuis les missions lunaires du programme Apollo.
Au moment où Boeing peine à développer sa capsule Starliner, c’est une nouvelle démonstration de force pour Elon Musk. Et le fondateur de SpaceX ne compte pas s’arrêter là. La mission Polaris Dawn doit permettre de réaliser plusieurs expériences pour étudier les effets des voyages prolongés dans l’espace sur le corps humain. L’équipage devrait aussi être le premier à effectuer une sortie dans le vide spatial à l’occasion d’une mission privée, ce qui va permettre de tester le nouveau «scaphandre» de SpaceX. «La construction d’une base sur la Lune et d’une ville sur Mars nécessitera des milliers de combinaisons spatiales», peut-on lire très sérieusement sur le site de la mission.
Ces milliardaires qui se font la course dans l’espace.
Si Elon Musk dénote avec son discours messianique et ses rêves de planète rouge, il est loin d’être le seul milliardaire à investir dans le tourisme spatial. Blue Origin, fondé par Jeff Bezos (qui a également créé Amazon), multiplie les voyages avec sa fusée New Shephard. Il suffit de remplir un formulaire sur le site de l’entreprise pour se rapprocher du service commercial. L’entreprise ne communique pas publiquement le tarif du voyage mais un ticket coûterait environ 1,25 million de dollars, selon des informations de Quartz. Rappelons qu’à ce prix, le passager fortuné s’offre un voyage de… 11 minutes, dont plusieurs minutes d’apesanteur à 100 kilomètres d’altitude.
Virgin Galactic, l’entreprise du milliardaire britannique Richard Branson, propose quant à elle des voyages d’environ une heure qui s’élèvent jusqu’à environ 80 kilomètres d’altitude. C’est plus bas que Blue Origin mais cela suffit à admirer la courbure de la Terre. Après un dernier vol avec l’avion spatial VSS Unity en juin 2024, l’entreprise a toutefois annoncé une pause de deux ans dans ses voyages. Elle compte faire son retour en vol commercial en 2026 avec Delta, un vaisseau censé être plus grand et plus rentable que le VSS Unity. C’est peut-être le signe que le modèle économique du tourisme spatial n’est pas si simple à trouver… Mais avec ce nouvel appareil, Virgin Galactic espère réaliser jusqu’à 125 vols par an.
Bientôt des hôtels dans l’espace ?
En parallèle, de nombreuses entreprises anticipent la fin de l’ISS. La célèbre station spatiale devrait être détruite en 2030 par SpaceX. Par conséquent, les idées fusent pour trouver un successeur. Plusieurs acteurs privés souhaitent bâtir un lieu qui pourrait accueillir aussi bien des touristes que des scientifiques en orbite terrestre. La compétition est d’autant plus féroce que la NASA prévoit d’ores et déjà d’apporter des financements à certaines de ces stations puisqu’elles pourront servir à abriter des missions publiques et des astronautes «officiels».
Parmi les entreprises en concurrence, on retrouve Vast, créée par Jed McCaleb, plus connu dans le secteur des cryptomonnaies pour avoir créé Ripple. Très, voire trop, ambitieux, Vast, annonce qu’elle commencera la construction de sa station dès août 2025 grâce à la fusée Falcon 9 de SpaceX. Baptisé Haven-1, ce «havre spatial» pourrait accueillir quatre personnes pendant 30 jours. Plus prudente, l’entreprise texane Axiom veut lancer sa station en 2026. Quant à la station Orbital Reef de Blue Origin, elle pourrait être opérationnelle en 2027.
La victoire des acteurs privés dans l’espace
Ces nombreux projets ne sont pas à l’abri de déconvenues. Le milliardaire japonais Yusaku Maezawa devait par exemple partir en 2023 avec huit artistes pour une mission vers la Lune à bord de Starship. Mais le développement de la gigantesque fusée prend plus de temps que prévu chez SpaceX et Yusaku Maezawa a été forcé d’annoncer en juin l’abandon du voyage.
Avec leurs passagers richissimes, ces expéditions font débat, notamment au sujet de leur intérêt scientifique. Elles montrent en tout cas que les entreprises privées prennent de plus en plus de place dans la conquête spatiale. «Les pouvoirs publics ne sont pas toujours les meilleurs distributeurs de capitaux. (…) Il faut saluer les investissements du secteur privé pour franchir cette dernière frontière», argumentait Jared Isaacman, quelques jours avant le lancement de la mission Polaris Dawn. Reste à savoir quel retour sur investissement les entreprises privées obtiendront ».