OPIOÏDES. Avec plus de 100 000 patients enregistrés par le ministère de la santé, Israël compte la plus forte proportion au monde de consommateurs de cannabis thérapeutique, dont l’Etat hébreu est par ailleurs le premier importateur mondial.

Mais Israël détient aussi, depuis 2020, le triste record mondial de consommation par habitant d’opioïdes sur ordonnance, au premier rang desquels le fentanyl. Les spécialistes multiplient dès lors les mises en garde sur le risque d’une « épidémie d’opioïdes » aussi terrible qu’en Amérique du Nord.

C’est dans ce contexte que le bain de sang du 7 octobre 2023 a entraîné une hausse spectaculaire, de près de 25 %, de la consommation de stupéfiants en Israël. Selon une étude du Centre israélien sur la toxicomanie et la santé mentale, un Israélien sur quatre a augmenté sa consommation de produits addictifs, une proportion qui monte à un tiers des personnes déplacées par le conflit, et à la moitié des survivants des attaques du Hamas. Quant à la consommation de somnifères, elle a pratiquement triplé pour l’ensemble de la population.

L’armée israélienne estime que, depuis le début de son offensive contre Gaza, un tiers des 10 000 soldats traités dans ses centres de réhabilitation le sont en raison de stress post-traumatique (PTSD) ou de troubles mentaux du même ordre.

Les praticiens estiment cependant que ce sont au moins 30 000 cas supplémentaires de PTSD que le système de santé devra gérer. Des drogues de synthèse, comme la MDMA-ecstasy, sont d’ores et déjà prescrites pour apaiser des centaines de victimes de PTSD.

Plus que jamais, la dialectique entre guerre et drogue pèse sur la société israélienne.

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