Benny Landa est un entrepreneur et inventeur israélien. Il a fondé Indigo Digital Press en 1977 et The Landa Group en 2003. Dans l’industrie de la production d’imprimés, Landa a été appelé le « père de l’impression numérique commerciale ».
LE PLUS. Benny Landa est l’un des plus anciens entrepreneurs israéliens. En 1977, il fonde Indigo, qui produit des presses numériques couleur. Ces machines utilisent de l’encre colorée électrostatique appliquée directement sur un tambour, rendant inutile l’utilisation de plaques lithographiques et permettant d’imprimer plus rapidement et en plus grande quantité. La révolution est alors en marche : l’impression est entrée dans l’ère numérique.
En septembre 2001, Landa vend son entreprise à Hewlett-Packard (HP) pour 830 millions de dollars. Mais contrairement à l’usage dans ce genre de cas, Indigo garde sa production en Israël, à Ness Tsiona, au sud de Tel-Aviv. HP Israël y emploie aujourd’hui quelque 5 500 personnes, presque toutes issues de la société fondée par Landa.
Selon le quotidien économique The Marker, la fortune personnelle de Benny Landa s’élève à environ 850 millions de dollars. Mais à 70 ans, cet ingénieur de génie continue à lancer et financer des start-up. A ce jour, il a déposé ou partagé plus de 800 brevets, un nombre proche du record de 1 000 brevets de Thomas Edison.
Infatigable visionnaire.
L’histoire de Benny Landa captive toujours autant ceux qui l’écoutent. Tout commence à Edmonton au Canada, où les parents de Landa ont immigré depuis la Pologne lorsqu’il avait deux ans. Son père tient un magasin de tabac avec un studio de développement de photographies dans l’arrière-boutique. Il a inventé un nouvel appareil qui capture les images directement sur papier photographique plutôt que sur pellicule. Des décennies plus tard, après avoir fait l’aliya en 1974, Landa développe et perfectionne l’idée de son père.
Retour en 1439. Johannes Gutenberg invente les caractères métalliques mobiles afin de produire en masse des livres imprimés. Initialement, il imprime des Bibles comportant 42 lignes par pages. 49 de ces premiers ouvrages sont toujours parmi nous, en partie ou en entier. La mise au point du procédé est considéré comme un événement majeur de la Renaissance, déterminant pour la diffusion des textes et du savoir. Certains affirment qu’il s’agit de la plus grande innovation du millénaire.
Durant la période de près de six siècles qui a suivi la percée de Gutenberg, la technique d’impression est restée mécanique, jusqu’en 1993. Landa fait alors découvrir au monde sa première presse numérique couleur, l’Indigo E-Print 1000. Laissant de côté le système des plaques, le nouveau procédé permet d’imprimer depuis le fichier d’un ordinateur directement sur du papier. Cette avancée fait trembler l’industrie sur ses fondations, permettant l’édition à compte d’auteur, l’impression de brochures à la demande etc. Cela ne veut pas dire que l’impression numérique d’aujourd’hui n’a pas de désavantages. Beaucoup plus lente que l’impression conventionnelle, elle ne permet pas la production de gros volumes et nécessite un papier spécial particulièrement cher. C’est là que Landa entre encore une fois en scène.
En juillet, lors de la Drupa, le plus grand salon international de l’industrie graphique et papetière qui se tient tous les quatre ans à Düsseldorf en Allemagne, la start-up de l’entrepreneur israélien, Landa Digital Printing, a récolté un important nombre de commandes pour sa presse d’impression numérique innovante. Valeur estimée des ordres : près de 450 millions d’euros. J’ai vu sur YouTube la présentation de Landa lors du salon, et cela m’a rappelé l’annonce du lancement du premier ordinateur personnel Macintosh par Steve Jobs en 1984. La nouvelle technologie créée par Landa, le Nanographic Printing (impression nanographique), promet de radicalement changer la façon dont on imprime.
En pensant petit (à l’échelle du nanomètre), Landa a créé une possible révolution au sein d’une industrie pesant près de 900 milliards de dollars. Une nouvelle ère va de nouveau s’ouvrir. Et Benny Landa en sera une fois de plus le précurseur.