Yair Lapid a averti mercredi qu’Israël allait tout droit à la catastrophe au niveau économique sous la direction du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre des Finances Bezalel Smotrich.

« Le ministre des Finances et le Premier ministre ont fait des déclarations, hier, disant que l’abaissement de la notation financière était le résultat de la guerre », a indiqué Lapid en se référant à la décision prise par l’agence Fitch de rétrograder la notation du pays en la faisant passer de A+ à A. « C’est un mensonge. Tous les deux mentent au public ».

« Au mois de juillet dernier déjà, des mois avant la guerre, les agences de notation avaient émis une perspective négative pour l’économie israélienne et elles avaient fait savoir que si la gestion imprudente de l’économie devait continuer, la note serait diminuée en conséquence », a poursuivi Lapid qui a estimé que « sans gouvernement raisonnable à même d’adopter un budget raisonnable », la baisse des notations se poursuivra.

C’est la classe moyenne qui pâtira le plus des répercussions d’une économie faible, a déclaré Lapid, un appel lancé à la base électorale de Yesh Atid.

« Dans un crash économique, il y aura aussi un risque sécuritaire », a-t-il affirmé. « L’économie israélienne, c’est ce qui paie les dépenses en matière de sécurité. Une crise économique entraînera le fait qu’au pire moment pour nous, nous n’aurons aucun moyen de financer ce qui est nécessaire pour assurer notre sécurité ».

Il a ajouté que le gouvernement était incapable de faire ce qu’il fallait faire pour réparer l’économie, ajoutant que la seule chose qui avait empêché la catastrophe, jusqu’à présent, était le fait qu’à l’issue de son court passage au poste de Premier ministre, il avait laissé l’économie israélienne en bonne forme.

« Le jour où j’ai quitté le Bureau du Premier ministre, l’État d’Israël avait un excédent budgétaire », a-t-il expliqué. « Nous avions laissé des milliards de shekels dans les coffres. Tout ce qu’ils avaient à faire, c’était de gérer cet argent de façon responsable et ils se sont avérés être incapables de le faire. »

Suite à l’annonce de l’abaissement de la note qui avait été faite, lundi, par l’agence Fitch, Smotrich avait qualifié cette décision de « naturelle » dans un contexte de guerre et il avait a déclaré que l’économie israélienne devait rebondir à la suite des mesures responsables qu’il prévoit, selon lui, de mettre en œuvre.

Une diminution de la notation d’Israël qui n’est pas sans précédent, cette année : En février, l’agence de notation Moody’s avait été la première à baisser la note de la dette d’Israël, d’un cran aussi, à A2, en raison du conflit opposant Israël au Hamas dans la bande de Gaza.

L’agence de notation S&P Global lui avait emboîté le pas en avril, en baissant la note de la dette d’Israël de AA- à A+, qui indique tout de même une forte capacité à rembourser, face à des « risques géopolitiques accrus ».

Fitch a fait savoir, dans une note, qu’en cas de poursuite du conflit l’année prochaine, Israël serait dans l’obligation de maintenir ses dépenses militaires élevées et que les industries du tourisme, de la construction et de la production seraient encore davantage perturbées dans les zones frontalières.

De plus, l’agence s’attend à ce que le gouvernement israélien augmente en permanence ses dépenses militaires de près de 1,5 % du PIB par rapport aux niveaux d’avant-guerre.

Les finances publiques de manière plus générale ont aussi été touchées par la guerre, a fait remarquer l’agence qui a prédit qu’Israël devrait enregistrer un déficit budgétaire « de 7,8 % du PIB en 2024 et une dette qui restera supérieure à 70 % du PIB à moyen terme », estime l’agence.

Lundi, le shekel a chuté de 1,7 % par rapport au dollar et les actions ont terminé en baisse de plus de 1 % à Tel-Aviv, les investisseurs étant inquiets d’une éventuelle attaque contre Israël par l’Iran et le Hezbollah.

Times of Israël

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