ARCHIVES. TIMES OF ISRAEL. La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris a fait part de sa sympathie à l’égard des manifestants anti-israéliens qui ont dressé des campements de tentes sur les campus des universités de tout le pays. Elle a toutefois ajouté qu’elle n’acceptait pas certains de leurs positionnements.
Des propos tenus alors que les spéculations ne font que s’intensifier concernant la possibilité qu’elle devienne la candidate démocrate à la présidence en cas de retrait de la course à la Maison Blanche de Joe Biden.
Les jeunes Américains qui manifestent contre la guerre qui oppose Israël au Hamas « montrent très exactement ce que devraient être les émotions humaines », a-t-elle commenté dans un entretien accordé au magazine de gauche The Nation dont un extrait a été publié lundi.
Elle a néanmoins fait remarquer qu’il « y a des choses que certains manifestants disent et que je rejette absolument, et je ne les cautionnerai pas. Mais nous devons naviguer à travers tout ça. Je comprends l’émotion qu’il y a derrière. »
Des propos qui surviennent alors que les rumeurs se multiplient sur un possible remplacement du président Joe Biden par Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche du mois de novembre, et ce même si cet entretien a été réalisé avant le débat, le mois dernier, qui l’avait opposé au républicain Donald Trump – une performance qui avait soulevé des inquiétudes sur ses capacités à assumer un second mandat, avec des appels croissants en faveur du retrait de sa candidature lors des élections, des appels qui ont émané de son propre camp.
Les États-Unis ont connu de nombreux mouvements de protestation anti-israéliens et pro-palestiniens sur fond de guerre à Gaza – une guerre qui avait éclaté le 7 octobre quand des milliers de terroristes du Hamas avaient envahi le sud du pays, tuant près de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes, qui avaient été prises en otage au sein de l’enclave côtière. Israël a juré de démanteler le groupe terroriste et de rapatrier ses captifs dans sa campagne militaire qui est encore en cours.
Les manifestations ont été particulièrement communes dans les universités où elles ont pris la forme de campements non-autorisés au préalable. Elles ont fréquemment été l’occasion de slogans antisémites et d’expressions de soutien en faveur du Hamas et d’autres groupes terroristes. Elles ont aussi parfois clairement franchi la ligne de l’antisémitisme.
L’administration Biden a condamné de manière répétée les éléments extrémistes qui ont pris part aux mouvements de protestation et elle a apporté un soutien continu à l’effort de guerre israélien, tout en s’inquiétant franchement de l’impact du conflit sur les civils gazaouis.
Dans son interview accordée à The Nation, Harris a aussi raconté qu’elle aimait attirer l’attention sur des détails spécifiques de la situation humanitaire dans la bande, sur le terrain.
« D’accord, les camions amènent de la farine dans Gaza. Mais j’aime cuisiner. Et j’ai donc dit à mon équipe : ‘Vous ne pourrez rien faire avec de la farine si vous n’avez pas d’eau potable’. Alors que va-t-il se passer pour ça précisément ? », a-t-elle dit.
« De la même façon, j’ai demandé dès le début ce que les femmes, à Gaza, pouvaient faire en matière d’hygiène sanitaire. Ont-elles des serviettes hygiéniques ? Et ce sont des questions qui ont mis les gens mal à l’aise », a-t-elle ajouté.
Si Harris n’a pas dévié du positionnement adopté par l’administration Biden face à la guerre, elle a adopté un ton qui, selon certains, a été plus net dans ses critiques à l’égard d’Israël.
Au mois de mars, Harris avait expliqué que « le gouvernement israélien doit faire significativement davantage pour renforcer l’afflux des aides », invoquant des informations faisant état de familles « qui mangent des feuilles et des produits pour animaux », « d’enfants qui meurent des suites de la malnutrition ou de la déshydratation » et appelant « à un cessez-le-feu immédiat ».
A ce moment-là, NBC avait fait savoir que les responsables de l’administration avaient « édulcoré » certaines parties du discours de la vice-présidente, des propos qui avaient été démentis par son propre bureau.
A la fin du mois de mars, Harris avait refusé d’exclure de potentielles « conséquences » si Israël devait prendre la décision d’entrer dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, faisant écho à des paroles que Biden lui-même avait prononcées avant de sembler faire marche arrière. Il avait qualifié dans un premier temps une possible offensive à Rafah de « ligne rouge ».