Malgré la crise politique, la dette française réussit son test sur les marchés, mais à un taux plus élevé.
Les investisseurs ont répondu présents lors de l’émission, ce jeudi 4 juillet, par l’Agence France Trésor de 10,5 milliards d’euros d’obligations d’Etat sur les marchés financiers. Le taux d’emprunt est en revanche monté de 0,20 point par rapport à mai.
L’administration a poussé un énorme soupir de soulagement : en dépit des incertitudes sur l’issue des législatives en France, les investisseurs ont répondu présents lors de l‘émission ce jeudi 4 juillet par l’Agence France Trésor de 10,5 milliards d’euros d’obligations d’Etat sur les marchés financiers. Le moment pour émettre de la dette semblait particulièrement risqué, à trois jours d’un second tour qui pourrait déboucher soit sur un gouvernement d’extrême droite, soit sur un Parlement sans majorité. La récente montée du «spread», l’écart de taux entre obligations d’Etat françaises et allemandes, a illustré la méfiance des marchés.
Pourtant, l’État français a pu sans problème lancer quatre emprunts ce jeudi, qui devront être remboursés entre 2033 et 2066, et récupérer 10,5 milliards d’euros, le haut de la fourchette visée. Les investisseurs ont répondu avec une demande plus de deux fois supérieure à l’offre pour chacun des quatre emprunts, selon le tableau de l’AFT récapitulant l’opération, comme lors des précédents emprunts. C’est une opération usuelle pour l’Etat français, qui devra lever au minimum 285 milliards d’euros cette année pour couvrir à la fois son déficit budgétaire et réemprunter pour rembourser les emprunts précédents qui arrivent à échéance.
La tension redescend d’un cran
Sauf que le taux d’intérêt à verser est plus élevé. La France a notamment emprunté 3,6 milliards d’euros sur 10 ans, au taux fixe de 3,23 %. En mai, lors du dernier emprunt à dix ans, ce taux était de 3,03 %. La France paiera donc sa dette plus cher, l’effet majeur de la crise politique actuelle. Mais la situation est meilleure qu’en début de semaine, où le taux de la dette française a grimpé encore plus haut. Les incertitudes des investisseurs quant à la politique des banques centrales en Europe et aux États-Unis, ainsi qu’un mouvement de hausse des taux américains après l’avantage pris par Donald Trump lors du récent débat présidentiel américain, avaient amené le taux à 10 ans, indicateur de référence, à plus de 3,30 %, son plus haut niveau depuis novembre.