Israël prolonge la dérogation à la coopération entre banques israéliennes et palestiniennes.
Cette prolongation est la contrepartie de la légalisation de 5 avant-postes de Cisjordanie et de l’imposition de sanctions à l’AP en réponse à des actions en justice intentées contre Israël.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a prolongé une dérogation permettant la coopération entre le système bancaire israélien et les banques palestiniennes de Cisjordanie, malgré l’existence de sanctions, a déclaré dimanche le porte-parole du ministre.
Cette dérogation, qui devait expirer à la fin du mois de juin, permet aux banques israéliennes de traiter les paiements en shekels pour les services et les salaires liés à l’Autorité palestinienne (AP). Sans cette dérogation, l’économie palestinienne aurait été touchée.
Smotrich a prolongé la dérogation de quatre mois lors d’une réunion du cabinet jeudi soir, a déclaré son porte-parole.
Cette décision aurait été un élément d’un accord de contrepartie qui a vu le gouvernement légaliser cinq avant-postes en Cisjordanie et sanctionner des fonctionnaires de l’AP en raison des « pressions exercées par Ramallah en faveur de la reconnaissance unilatérale d’un État palestinien ».
La dérogation étend l’indemnisation aux banques israéliennes qui ont coopéré avec les banques palestiniennes après l’adoption des sanctions israéliennes contre l’AP.
La secrétaire au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, avait déclaré en mai qu’il était important de maintenir les relations de correspondance bancaire israélo-palestinienne afin de permettre aux économies meurtries de la Cisjordanie et de la bande de Gaza de fonctionner.
L’économie palestinienne dépend fortement de cette relation pour traiter les transactions effectuées en shekels israéliens. Quelque 53 milliards de shekels ont été échangés dans les banques palestiniennes en 2023, selon les données officielles.
Le cabinet de sécurité a voté jeudi soir en faveur de l’imposition de sanctions aux responsables de l’AP, une décision préconisée par Smotrich, ainsi que des sanctions à l’encontre des responsables de cette dernière.
Le ministre des Finances a déclaré que les sanctions étaient une réponse aux actions de Ramallah contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI), la Cour internationale de justice (CIJ) et les Nations unies, ainsi qu’à la décision de trois pays européens de reconnaître un État palestinien.
Ni la poursuite des mandats d’arrêt par la CPI, ni l’affaire de « génocide » contre Israël devant la CIJ n’ont été lancées par l’AP, mais Ramallah les a soutenues.
Smotrich a déjà menacé de supprimer des centaines de millions de shekels de recettes fiscales palestiniennes qu’Israël perçoit pour l’AP en vertu des Accords d’Oslo de 1993, arguant que la partie des fonds que Ramallah utilise pour payer les services et les employés à Gaza – environ 260 millions de shekels par mois – pourrait se retrouver entre les mains du Hamas.
Le 7 octobre, le groupe terroriste palestinien a lancé un assaut barbare et sadique sur le sud d’Israël, qui a fait près de 1 200 morts et lors duquel 251 personnes ont été prises en otage, déclenchant la riposte d’Israël à Gaza.
L’action de Smotrich a contribué à une crise financière au sein de l’AP jusqu’à ce qu’un accord soit conclu pour transférer les fonds via la Norvège, afin de s’assurer qu’aucun des fonds ne parviendrait au Hamas. La Norvège a confirmé le transfert des fonds en février.
Les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie coopèrent avec l’AP pour l’application de la loi, et les chefs de la sécurité israélienne ont mis en garde contre les mesures qui pourraient déstabiliser la situation précaire.
Israël contrôle la Cisjordanie depuis la Guerre des Six Jours de 1967, mais ne l’a jamais annexée. Les gouvernements successifs affirment qu’Israël conserve le territoire à titre temporaire en attendant la résolution du conflit israélo-palestinien.
Smotrich, à qui les accords de coalition ont conféré une autorité étendue sur les affaires civiles en Cisjordanie, a récemment promis un changement « méga-spectaculaire » dans la manière dont la Cisjordanie est gouvernée. Il a précédemment appelé le gouvernement à annexer le territoire si Ramallah ne se désengageait pas de l’action juridique internationale contre Israël.
Times of Israel