Nous devrions faire venir un million de Juifs en Israël.

L’ancien Premier ministre israélien dresse un bilan sans concession et propose une vision audacieuse pour l’avenir.

Lors d’une intervention à l’Université de Tel Aviv dans le cadre de la Cyber Week, Naftali Bennett, ancien Premier ministre d’Israël, a livré une analyse franche et percutante des événements du 7 octobre 2023, tout en esquissant une perspective ambitieuse pour l’avenir du pays.

Sans détour, Bennett a qualifié les attaques du 7 octobre de « défaillance monumentale de l’État israélien ». Il a pointé du doigt des failles majeures dans les domaines du renseignement et des opérations, soulignant que dans les semaines qui ont suivi, la quasi-totalité des institutions gouvernementales s’est trouvée paralysée, de l’éducation aux finances en passant par l’aide sociale.

Cependant, l’ancien dirigeant a tenu à mettre en lumière la réaction exceptionnelle de la société civile face à cette crise. Il a salué l’élan de solidarité spontané qui a vu des milliers de volontaires se mobiliser pour porter secours aux populations menacées par l’incursion du Hamas, souvent au péril de leur vie et sans y être officiellement tenus.

C’est précisément sur cette capacité de mobilisation et d’innovation de la société israélienne que Bennett fonde son optimisme pour l’avenir. Il a souligné comment, face à la défaillance des institutions, une multitude d’initiatives citoyennes ont émergé pour combler les lacunes, qu’il s’agisse de fournir du matériel de protection, de concevoir rapidement de nouveaux équipements, d’assurer l’approvisionnement en nourriture ou d’organiser les déplacements de population.

Fort de ce constat, Bennett a formulé une proposition audacieuse pour les années à venir : accueillir un million de Juifs en Israël au cours de la prochaine décennie. Cette vision ambitieuse s’inscrit dans sa conviction que les 50 prochaines années seront une « période remarquable » pour l’État hébreu.

En conclusion, le discours de Naftali Bennett oscille entre un regard critique sans complaisance sur les défaillances récentes de l’État israélien et un optimisme résolu quant à l’avenir, fondé sur la résilience et la créativité de la société civile. Sa proposition d’un afflux massif d’immigrants juifs témoigne d’une volonté de transformer l’épreuve en opportunité de renforcement et de renouveau pour Israël.

Il est important de rappeler que Naftali Bennett a occupé le poste de Premier ministre d’Israël de juin 2021 à juin 2022. Cette position lui confère une part de responsabilité dans l’organisation du pays et les défaillances qu’il critique. Son autocritique, bien que louable, soulève des questions sur les actions entreprises pendant son mandat pour renforcer les institutions.

Cependant, Bennett souligne à juste titre un phénomène récurrent en Israël : la capacité remarquable de la société civile à pallier les manquements institutionnels. Cette dynamique, bien qu’admirable, soulève une interrogation troublante : ces défaillances institutionnelles ne seraient-elles pas, dans une certaine mesure, délibérées ? On peut se demander si cette situation ne vise pas, consciemment ou non, à encourager la prise en charge des problèmes par les citoyens eux-mêmes.

Cette hypothèse, si elle se vérifiait, révèlerait une approche complexe de la gouvernance en Israël, où l’État compterait implicitement sur l’initiative citoyenne pour combler ses propres lacunes. Bien que cela témoigne de la résilience et de la créativité de la société israélienne, cela pose également des questions sur la responsabilité de l’État et la pérennité d’un tel système.

La vision de Bennett pour l’avenir, notamment son appel à accueillir un million de Juifs dans la prochaine décennie, devrait donc s’accompagner d’une réflexion approfondie sur le renforcement des institutions étatiques, tout en préservant cette capacité d’initiative de la société civile qui fait la force d’Israël.

Jforum.fr

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