La semaine dernière, les sociétés Swisscom et UBS ont présenté leur volonté de projet de créer en Suisse une « Unicorn factory », soit une « fabrique de licornes ».

Cette nouvelle entité doit ainsi aider à créer des entreprises, non cotées, valorisées plus d’un milliard de francs suisses et au-delà de ces nouvelles entreprises innovantes, Swisscom, UBS et d’autres acteurs importants de l’économie suisse veulent mettre le turbo pour que la Suisse devienne un acteur de pointe, au niveau mondial, dans la technologie.

Christoph Aeschlimann, directeur de Swisscom, a évoqué l’idée d’aider à lever 50 milliards de francs pour soutenir les start-up suisses. « Idéalement, il faudrait bâtir des Nestlé du monde informatique. Et je ne parle pas que du numérique, de l’intelligence artificielle ou du cloud. Je parle de technologie au sens large, comme le solaire ou la purification de l’eau, des domaines où les innovations sont nécessaires et pour lesquels la Suisse a un rôle à jouer ».

Depuis jeudi soir, le projet est entré dans une nouvelle phase. Aux côtés d’UBS, l’opérateur a créé la Deep Tech Nation Switzerland Foundation. Son but: améliorer les conditions-cadres pour les start-up, pour les scale-up (l’étape suivante de ces sociétés) et pour les investisseurs, « afin que plus de capital-risque afflue sur le marché helvétique ». Les deux partenaires font un constat implacable: chaque année, en Suisse, moins de 3 milliards de francs sont injectés pour financer les entreprises en croissance. En Suède, les 5 milliards sont dépassés. En Israël, il s’agit de 10 milliards.

Il y a un but économique: créer indirectement, sur plusieurs années, jusqu’à 100 000 nouveaux emplois en Suisse. Mais aussi un idéal, en concentrant les investissements sur le secteur dit « de la Deep Tech », soit des innovations technologiques à forte intensité de recherche qui résolvent des problèmes sociétaux. « En construisant un écosystème dynamique pour les jeunes entreprises qui se concentrent sur les questions de société, nous relevons les défis mondiaux », affirme Christoph Aeschlimann aujourd’hui.

Ainsi, ce sont surtout de jeunes entreprises actives dans l’alimentation, la protection du climat, l’approvisionnement énergétique, la santé ou l’éducation qui seront soutenues.

A la fondation se sont déjà joints dès le départ Stadler Rail, SIX, Vaudoise Assurances, Rolex, Swiss Re, Sicpa et l’Université de Zurich. Chaque société qui participe et qui est cotée au SMI injecte un million de francs dans la fondation. « Son but sera de promouvoir à l’international tout ce que les start-up suisses font déjà, ce sera une sorte de Suisse Tourisme de l’innovation. L’objectif est aussi d’améliorer la réglementation pour favoriser les sociétés et attirer les investisseurs, mais aussi de servir de plateforme de rencontres entre eux. Les défis sont énormes », détaille Christian Neuhaus, porte-parole de l’opérateur.

A terme, la fondation cherche entre 12 et 14 millions de francs à ces fins. Et en parallèle, elle doit faciliter la levée de ces 50 milliards de francs.

Actuellement, la situation des start-up est compliquée, affirme Jordi Montserrat, responsable de Venturelab, programme de soutien aux start-up, qui relève qu’ « en Suisse, et en Europe, il est, comparativement aux Etats-Unis, difficile de réunir des financements de grande envergure, de 50 millions ou plus, en un tour ». Le spécialiste poursuit: « La Suisse reste au top dans les classements en termes d’innovation et le nombre de start-up est au même niveau que les années précédentes. La période actuelle est difficile en termes de financement, au niveau global, avec une baisse générale de près de 50% qui affecte aussi la Suisse. »

Pour les acteurs, les objectifs sont élevés. « Notre ambition, que ce soit via notre campus Unlimitrust ouvert il y a un an, ou via notre implication dans cette fondation, est d’encourager le dialogue entre les start-up, les entreprises, les investisseurs, les universitaires, les institutions et les autres parties prenantes. Nous voulons que la Suisse puisse retenir ses talents et en attirer de nouveaux, pour enrichir son écosystème et établir son leadership », communique Sicpa.

Source : Le Temps

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