SPECIAL ISRAELVALLEY. Dans notre chronique hightech du lundi matin à 7H05 sur Radio J nous allons parler d’un sujet très sensible. Les relations économiques Israël-Chine souffrent-elles de la guerre? Notre chronique va s’appuyer sur les travaux de l’INSS – Institut d’études de sécurité nationale.

« L’État d’Israël ne peut pas se permettre de rompre ses liens avec la Chine, mais il devrait les orienter vers des domaines qui ne sont pas sensibles à sa sécurité nationale ».

 

LE PLUS. DANS AURORA. Par Ofir Dayan.

En février 2024, l’ambassadeur de Chine en Israël, Cai Run, a publié un article dans le journal Israel Hayom, en l’honneur du Nouvel An chinois : l’Année du Dragon.

L’ambassadeur a consacré la majeure partie de l’article à ses idées sur l’économie chinoise, idées que son pays souhaite « partager avec nos amis en Israël ».

Selon l’ambassadeur, la Chine est un facteur stabilisateur de l’économie mondiale malgré les « vents contraires auxquels elle est confrontée ».

L’ambassadeur s’adresse à une série d’audiences en Israël, faisant allusion aux priorités de son administration.

Il se tourne d’abord vers les « talents » dans les domaines technologiques et affirme que la Chine investit beaucoup dans la R&D [Recherche et Développement] et dans la haute technologie.

L’ambassadeur s’adresse ensuite aux investisseurs israéliens, à qui il parle des rendements élevés des investissements étrangers dans leur pays et de l’ouverture à laquelle la Chine est attachée.

Si l’attention absolue de l’ambassadeur aux questions économiques est frappante, l’absence de discours sur d’autres sujets l’est encore plus.

Alors que Cai Run prévoit un « avenir brillant » pour les relations entre les deux pays, il oublie le présent, dans lequel la Chine soutient les Palestiniens et qualifie les actions d’Israël de « au-delà de la légitime défense » et de « la punition collective ».

L’article de l’ambassadeur soulève la question de savoir si les Palestiniens seront heureux de savoir que la Chine se considère toujours comme un ami et un partenaire commercial important d’Israël malgré les messages de soutien sans équivoque qu’ils ont reçus des dirigeants chinois.

Cet article démontre une fois de plus l’approche cynique de la Chine à l’égard du Moyen-Orient : elle est publiquement du côté des Palestiniens, mais son principal intérêt est économique et elle continuera donc à donner la priorité à ses relations avec Israël. Source : INSS – Institut d’études de sécurité nationale.

LE PLUS. Par Galia Lavi

Le Comité d’appel d’offres de la société portuaire israélienne a disqualifié récemment la société chinoise China Harbour Engineering Company de sa tentative de participer à un appel d’offres visant à établir un port de distillerie dans la baie de Haïfa.

La raison de la disqualification, telle que publiée, est due aux intérêts de « sécurité nationale » d’Israël.

La société mère de China Harbour, China Communications Construction Company, figure sur la « liste noire » américaine pour sa participation à des projets qui aident la Chine à étendre sa présence en mer de Chine méridionale.

Cependant, China Harbour est connu en Israël principalement grâce à sa filiale, Pan Mediterranean Engineering Company (PMEC), qui a construit le port sud et agrandi le quai 21 à Ashdod.

PMEC détient également environ 34% des parts de la centrale électrique d’Alon Tavor.

La disqualification de China Harbour de l’appel d’offres intervient après une série d’articles dans les médias israéliens critiquant l’implication des entreprises chinoises dans les infrastructures israéliennes, notamment dans le port de Haïfa, dans le Golfe, exploité par le Shanghai International Ports Group.

La décision des responsables de la sécurité de disqualifier l’entreprise en raison de la sensibilité de l’installation ou de son emplacement était prudente.

Une attitude similaire devrait également être adoptée à l’égard des entreprises d’autres pays étrangers.

D’une manière générale, malgré la grande colère d’Israël à l’égard du gouvernement chinois, compte tenu de son comportement et de ses réactions face à la guerre appelée « Épées de fer », il faut veiller à ne pas nuire aux intérêts futurs de l’État d’Israël.

La Chine est la deuxième économie mondiale et les entreprises chinoises disposent de capacités de pointe dans certains domaines, notamment la construction d’infrastructures.

L’État d’Israël ne peut pas se permettre de rompre ses liens avec la Chine, mais il devrait les orienter vers des domaines qui ne sont pas sensibles à sa sécurité nationale.

Source : INSS – Institut d’études de sécurité nationale

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