La marine israélienne n’a jamais été une priorité pour l’état-major général de l’État hébreu, car Tel-Aviv faisait en effet confiance à son armée de l’air, à ses batteries côtières et à sa flotte de patrouilleurs lance-missiles pour protéger l’accès à ses ports, loin d’ailleurs d’être potentiellement menacée par les acteurs de la Méditerranée orientale à cette époque.

Mais la découverte d’un immense gisement de gaz au large de ses côtes, dans ce qui s’apparente à sa zone économique exclusive, au début des années 2010, a profondément changé la donne pour l’État hébreu. Non seulement ce gisement couvre désormais 60 % de la consommation de gaz naturel du pays, mais il permet également à Jérusalem d’exporter le précieux carburant vers ses voisins jordaniens et égyptiens.  Parallèlement, l’Égypte, mais aussi Chypre et le Liban, ont également découvert des gisements similaires et, de fait, les tensions régionales se sont rapidement accrues autour de cette manne économique, avec dans le cas d’Israël, la crainte de voir ses infrastructures offshore attaquées par le Hezbollah libanais, mais aussi par des attaques de précision syriennes ou iraniennes.

Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, que la marine israélienne ait rapidement pris une grande importance sur l’échiquier militaire hébreu, et se soit dotée de moyens nouveaux et bien plus efficaces. Ce fut le cas du nouveau programme de sous-marins Dolphin annoncé en 2019, dont le premier exemplaire sera livré en 2027 et qui a été déjà évoqué par Israël Valley et c’est désormais le cas du programme de corvette Sa’ar 6 qui sont construites en Allemagne comme des dérivés des modèles K130 Braunschweig dont les Sa’ar 6 reprennent l’allure générale, et le système de propulsion.

En termes d’équipement et d’armement, en revanche, la petite corvette israélienne ne peut tout simplement être comparée à aucun navire de ce tonnage.

En effet, au-delà du canon de 76 mm, déjà imposant pour le navire, il embarque jusqu’à 16 missiles antinavires Gabriel V d’une portée de 200 km et conçus spécifiquement pour opérer à proximité des côtes, ainsi que 32 missiles antinavires longue portée Barak-8. des missiles aériens conçus en coopération avec l’Inde pour abattre des avions, des hélicoptères, des drones et des missiles jusqu’à 100 km et 16 km d’altitude.

A cet arsenal déjà plus que massif, s’ajoutent 20 lanceurs verticaux pour le système anti-missile C-Dome, une version navale du système Iron Dome, conçu pour intercepter et repousser les attaques saturantes de missiles, roquettes et drones qui pourraient viser le navire. , ou l’infrastructure qu’il protège.

Il dispose également de 2 lance-torpilles doubles de 324 mm pour la lutte anti-sous-marine, et de 2 canons automatiques légers Typhoon pour sa protection rapprochée. Enfin, la corvette peut mettre en œuvre un hélicoptère naval MH-60 SeaHawk.

En revanche, la corvette israélienne a une faible autonomie en mer, donnée à 4000 km, soit près de la moitié de celle des K130 dont elle est issue. Mais dans le cas d’Israël, qui n’a pas vocation à envoyer des moyens militaires, seul ou en coalition, à grande distance de ses propres ports d’attache, cette faible autonomie ne représente pas un handicap majeur, car les corvettes Sa’ar 6 ont été conçues pour une utilisation parfaitement cadrée dans un contexte bien défini.

Leurs faiblesses importantes n’affectent en réalité pas les missions qui leur sont confiées. En revanche, ils offriront à la marine israélienne un gain de capacité comparable à la mise en service de plusieurs frégates, des navires bien plus lourds et plus chers.

Source : Meta Defense & Israël Valley

 

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