Un sondage publié ces jours-ci par le JCPA-CAPE de Jérusalem révèle que 64% des Israéliens s’opposent à la création d’un Etat palestinien. Depuis le 7 octobre 2023, la majorité écrasante des Israéliens, de gauche comme de droite, refusent tout dialogue avec les Palestiniens jusqu’au jour où leur sécurité le long de toutes les frontières et à l’intérieur du pays sera absolue.
Le 22 mai, l’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont annoncé conjointement leur intention de reconnaître un État palestinien le 28 mai.
Les dirigeants palestiniens ont salué cette décision, l’OLP la qualifiant de « moment historique ».
Les pays qui soutiennent la création d’un État palestinien pensent que cela contribuera à faire avancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.
Cependant, Israël a réagi avec colère, déclarant qu’il convoquerait les ambassadeurs des trois pays pour qu’ils visionnent une vidéo des attentats du 7 octobre.
« L’histoire retiendra que l’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont décidé de décerner une médaille d’or aux assassins et aux violeurs du Hamas », a déclaré le ministre israélien des affaires étrangères, Israël Katz.
Israël ne reconnaît pas le statut d’État palestinien et le gouvernement israélien actuel s’oppose à la création d’un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza. Il affirme qu’un tel État constituerait une menace pour l’existence d’Israël.Pourquoi certains pays ne reconnaissent-ils pas la Palestine comme un État ?
Les pays qui ne reconnaissent pas la Palestine en tant qu’État ne l’ont généralement pas fait parce qu’il n’y a pas de règlement négocié avec Israël.
« Bien qu’ils défendent du bout des lèvres la nécessité de créer un État palestinien, les États-Unis insistent sur des négociations directes entre Israël et la Palestine, ce qui revient à accorder à Israël un droit de veto sur les aspirations palestiniennes à l’autodétermination », explique Fawaz Gerges, professeur de relations internationales et de politique du Moyen-Orient à la London School of Economics.
Les pourparlers de paix ont commencé dans les années 1990 et ont ensuite fixé l’objectif d’une solution à deux États, où Israéliens et Palestiniens pourraient vivre côte à côte dans des pays distincts.
Cependant, le processus de paix a entamé un lent déclin à partir du début des années 2000, même avant 2014, lorsque les négociations entre Israéliens et Palestiniens ont échoué à Washington.
Les questions les plus épineuses restent en suspens, notamment les frontières et la nature d’un futur État palestinien, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens de la guerre de 1948-1949 qui a suivi la déclaration de la création d’Israël.
Israël s’oppose fermement à la candidature palestinienne à l’ONU.
Gilad Erdan, ambassadeur israélien à l’ONU, a été cité par l’AFP au début du mois d’avril, déclarant que le fait que la discussion ait lieu était « déjà une victoire pour la terreur génocidaire », ajoutant qu’une candidature réussie aurait équivalu à une récompense pour la terreur après les attaques du Hamas du 7 octobre.
Les pays qui souhaitent entretenir des relations cordiales avec Israël savent que la reconnaissance d’un État palestinien suscitera la colère de leur allié.
Certains, y compris les partisans d’Israël, affirment que les Palestiniens ne remplissent pas les critères clés de l’État définis dans la convention de Montevideo de 1933 : une population permanente, un territoire défini, un gouvernement et la capacité d’établir des relations avec d’autres États.
Mais d’autres acceptent une définition plus souple, qui met davantage l’accent sur la reconnaissance par d’autres États.