Vendredi dernier, le réalisateur oscarisé de « The Artist », Michel Hazanavicius, a fait une première incursion dans l’animation avec « La plus précieuse des marchandises « , présenté en première mondiale au Festival de Cannes et adapté du roman à succès éponyme de Jean-Claude Grumberg.

Ce film est le premier long métrage d’animation en lice pour une Palme d’or depuis « Valse avec Bashir » d’Ari Folman en 2008 ; et ce sera le dernier film regardé par le jury du concours, présidé par Greta Gerwig.

Il s’agit d’un drame qui mêle le sort d’une famille juive, dont des jumeaux nouveau-nés, déportés à Auschwitz, avec celui d’un couple de bûcherons pauvre et sans enfants vivant au fond d’une forêt polonaise.

Dans le train vers le camp de la mort, le jeune père enroule une de ses jumelles dans un châle et la jette du train dans la neige. La bûcheronne solitaire, regardant passer les trains dans l’espoir qu’ils laissent derrière elle quelques ressources, tombe sur la « marchandise » et découvre la petite fille. Elle décide de la ramener chez elle.

Le film est coproduit et représenté à l’international par Studiocanal qui sortira le film en France le 20 novembre.

Michel Hazanavicius est le fils juif de survivants de l’Holocauste d’Europe de l’Est – Pologne, Ukraine, Lituanie et si ses grands-parents ont échappé à la déportation vers Auschwitz, ce n’est pas le cas de leur famille et de leurs amis.

« Le film est vraiment important car il montre cette partie de l’Histoire, surtout dans les temps troublés d’aujourd’hui et la montée de l’antisémitisme. Mais mon intention n’était pas de faire un film sur l’Holocauste. C’est vraiment la magnificence de cette histoire qui m’a emmené dans une aventure qui s’est avérée extrêmement lourde en termes de production, de temps, d’investissement, etc. Encore une fois, ce n’est pas un film de prêcheur, ni un film sur les victimes ni sur les bourreaux. Il s’agit de personnes qui ont sauvé des vies. On voit une belle chaîne de solidarité ».

Le message de Grumberg est le suivant : « Vous devez aimer tous les enfants. Le vôtre autant que celui des autres. Ce n’est pas une histoire juive, mais une histoire qui concerne le monde entier, comme le Rwanda concerne tout le monde ».

Michel Hazanavicius  ajoute « c’est littéralement impossible de montrer la réalité des camps, mais dans mon cas, j’ai eu l’avantage d’utiliser l’animation, qui offre une certaine liberté et permet d’utiliser la symbolique, de suggérer plutôt que de montrer ».

C’est Alexandre Desplat qui a créé la partition et la musique joue un grand rôle dans l’ancrage des moments dramatiques du film, d’autant qu’il y a très peu de dialogues et la voix du narrateur est celle de Jean-Louis Trintignant, qui a fait là sa dernière prestation au cinéma avant sa mort.

Source : Variety & Israël Valley

 

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