L’association a appelé ses membres à surveiller «systématiquement» ceux qui expriment leur «solidarité» avec la Palestine. Dans ce «camp adverse»: les universités, le DFAE ou le CICR.
L’Association Suisse-Israël, qui estime malgré ses ambitions «amicales» que la «solidarité» avec le peuple palestinien «a souvent une connotation antisémite», veut «surveiller systématiquement» les «militants» du «camp adverse», comme l’a révélé le Tages-Anzeiger. Il s’agit de passer au peigne fin des dizaines d’institutions en Suisse, à travers une équipe de limiers des réseaux sociaux qui pourront recevoir une «indemnité forfaitaire, à déterminer». Unique et «essentielle» compétence requise: maîtriser la recherche par internet et être familier des plateformes numériques.
Qui sont ces «acteurs opposés» à Israël? D’après ce courriel consulté par Le Temps et envoyé le 1er mai à quelque 2000 membres, la liste est longue. Une surveillance des Départements fédéraux de l’intérieur et des affaires étrangères, ainsi que de diverses agences de l’ONU, comme l’OMS, l’UNRWA ou l’Unicef, est souhaitée. S’y ajoutent les médias, mais aussi toutes les universités, en particulier celles de Genève et de Neuchâtel côté romand, les hautes écoles, les associations d’entraide, comme Caritas ou Helvetas, ou les théâtres. Sans oublier les Eglises, des groupes de réflexion comme le Foraus, et le CICR. Bref, tous ces lieux, plus nombreux que ne l’imaginait l’association, où l’on est susceptible de s’interroger sur les événements en cours à Gaza.
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