Jérusalem/ Téhéran. Décès du président iranien Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère. En Israël toute la presse en parle avec une très grande prudence. De nombreux sites marginaux et spécialisés dans les fake news tentent de créer un lien entre la mort de Raïssi et Israël.
Ebrahim Raïssi restera comme le premier président de la République islamique a avoir lancé une attaque directe contre Israël.
Selon i24 News : « Son mandat aura été marqué par la poursuite tous azimuts du développement du programme nucléaire du pays, le rapprochement avec la Russie et la Chine, ainsi que la continuité d’une position sans concession vis-à-vis d’Israël, ennemi juré de la République islamique. Dans un discours prononcé à Téhéran en 2023, il avait notamment menacé de « détruire Haïfa et Tel Aviv ». Et au contraire de ses prédécesseurs, Raïssi ne s’est pas contenté de mots et d’attaques indirectes via les proxys iraniens au Proche-Orient. Il restera ainsi dans l’histoire comme le premier président de la République islamique a avoir lancé une attaque directe de l’Iran contre l’Etat hébreu, par l’envoi de plus de 300 missiles et drones sur son territoire ».
Selon Courrier International : »La mort du président iranien Ebrahim Raïssi, victime dimanche d’un accident d’hélicoptère, a été confirmée par les autorités iraniennes lundi 20 mai. La presse internationale analyse déjà la lutte pour sa succession.
Quinze heures après son “atterrissage brutal” dans une région isolée du nord-ouest de l’Iran, l’hélicoptère qui transportait le président iranien Ebrahim Raïssi a été retrouvé lundi matin par les équipes de secours, qui n’y ont trouvé “aucun signe de vie”, rapporte CNN, citant les agences officielles iraniennes. Tôt lundi matin, son décès, ainsi que celui du ministre iranien des Affaires étrangères et de sept autres personnes, a été annoncé sur la télévision d’Etat, écrit Iran International dans un live.
Selon une source citée par l’agence Reuters, l’appareil serait “complètement calciné”. Les informations étaient rares depuis la disparition de l’hélicoptère, qui ramenait le président de la cérémonie d’inauguration d’un barrage dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan orientale, dans le nord-ouest du pays.
Recherches difficiles.
Des dizaines d’équipes de secours avaient été dépêchées sur le terrain, où les recherches se poursuivaient sans relâche, compliquées par des conditions météorologiques difficiles, “sous la pluie et dans le brouillard”, raconte El País. Lundi matin tôt, l’agence officielle iranienne Irna avait assuré que “les coordonnées géographiques précises” de l’emplacement de l’hélicoptère avaient été déterminées, grâce notamment aux données d’un drone turc, et que “les équipes de secours se dirigeaient vers le lieu potentiel de l’accident”.
“La télévision d’État a diffusé [dimanche] en continu des images de fidèles priant au sanctuaire de l’Imam Reza dans la ville de Mashhad, la ville natale de Raïssi, ainsi qu’à Qom et dans d’autres endroits”, relève Il Corriere della Sera.
De nombreux pays, de la Turquie à Moscou, en passant par la plupart des pays du Golfe, ont envoyé des messages de soutien à Téhéran et ont offert leur aide, comme l’Union européenne (UE), qui avait activé son service de cartographie CopernicusEMS. Washington avait précisé pour sa part “suivre de près les informations”.
“Bataille féroce pour le pouvoir”.
Mais avant même que l’épave de l’hélicoptère ne soit retrouvée, la presse internationale, à l’instar The Economist, envisageait la mort “de plus en plus probable” du dirigeant ultraconservateur et rivalisait d’analyses sur un potentiel “après-Raïssi”.
Pour la BBC, la disparition de M. Raïssi “aurait très peu de conséquences sur la politique étrangère ou intérieure de l’Iran”, car “le président Raïssi s’occupait de la gestion quotidienne de l’Iran, mais ses pouvoirs étaient très limités”. “En Iran, c’est le guide suprême [Ali Khamenei] qui définit la politique et qui a le dernier mot”, ajoute la radiotélévision britannique. En outre, “le mandat du président n’a pas été marqué par des décisions politiques majeures, et son héritage ne serait donc pas considéré comme significatif”.
L’analyste politique d’Al-Jazeera estime lui aussi que “le système politique du pays pourra absorber le choc”, soulignant que l’Iran “n’est pas un exemple typique de système totalitaire ou de dictature où le système s’effondre entièrement à la disparition d’un seul homme”.
The Atlantic juge néanmoins que l’éventuelle disparition de M. Raïssi pourrait “déclencher une bataille féroce pour le pouvoir”. Car comme le souligne The Guardian, le président était considéré comme “un successeur possible de Khamanei”, âgé de 85 ans. Sa mort laisserait le champ libre au fils du guide suprême, Mojtaba Khamenei – une “succession héréditaire” que beaucoup à Téhéran considèrent comme “étrangère aux principes révolutionnaires iraniens”.