Un mois après la défaite de son parti aux municipales, le président Erdoğan adopte une ligne plus dure à l’égard de l’Etat hébreu. Après avoir réduit ses exportations vers Israël, celles-ci ont été pleinement stoppées.
LES ECHOS COPYRIGHTS. Par Killian Cogan
La Turquie a mis un terme au commerce bilatéral avec Israël. C’est qu’a révélé l’agence Bloomberg jeudi après-midi, citant des sources officielles turques. Une décision à laquelle a réagi dans la foulée le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, sur X : « C’est ainsi qu’un dictateur se comporte, au mépris des intérêts du peuple et des hommes d’affaires turcs et en ignorant les accords commerciaux. J’ai donné des instructions au directeur général du ministère des Affaires étrangères […] pour trouver des alternatives au commerce avec la Turquie en se concentrant sur la production locale et les importations en provenance d’autres pays. »
Il y a quelques semaines, Ankara avait déjà annoncé la suspension des exportations de 54 biens à destination de l’Etat hébreu . Il était notamment question des produits métallurgiques, des carburants, des huiles et des machines de construction. Cette décision avait été prise une semaine après le triomphe du Parti républicain du peuple (CHP), la principale force d’opposition en Turquie, aux élections municipales du 31 mars. Le CHP a raflé les plus grandes villes du pays et remporté 37,7 % à l’échelle du pays, contre 35,3 % pour le Parti justice et développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan.
Killian Cogan (Correspondant LES ECHOS à Istanbul)