A l’aube du XXè siècle, le jury du Goncourt ne semblait pas prêt à décerner son prix à une femme, fut-elle favorite – aussi un comité de femmes de lettres a t’il créé-t-il le prix « Vie heureuse », appelé ensuite « Femina », afin de l’attribuer à « la conquête de Jérusalem », roman de Myriam Harry.

Celle-ci était née en 1869 à Jérusalem, où elle a vécu jusqu’à son adolescence.

Arrivée à Paris en 1887 en tant que préceptrice, elle a souhaité avant tout devenir écrivaine et intègre rapidement le monde littéraire parisien.

Voyageuse émérite (Moyen-Orient, Maghreb, Asie, océan Indien, etc.), elle est l’auteure de nombreux romans et récits de voyage. Elle a été considérée comme l’une des premières femmes grands reporters.

Léon Blum écrivit une critique très élogieuse du livre « Voici un livre extrêmement digne de remarque, et que j’ai plaisir à signaler. […] Il est conçu avec intelligence, écrit avec fermeté et délicatesse, et, surtout, il s’en dégage une vie ardente, une sorte d’exhalaison chaleureuse, qui atteint et gagne le lecteur. Il sent le désert, les fleurs sauvages, et les parfums de l’Arabie. »
L’exotisme du livre, empreint d’influences orientalistes, se nourrit singulièrement de l’existence même de l’auteure, qui y convoquait les souvenirs de sa ville natale, où se côtoyaient toutes les religions, tous les fanatismes, toutes les langues, et où la Bible se mêlait aux légendes d’Astarté, d’Adonis et de Baal.
Elle y contait les errances du jeune Hélie Jamain, archéologue et conquérant de la ville sainte par l’érudition, épris d’une diaconesse, objet de sa passion puis source de sa mélancolie, mais, surtout, envoûté par Jérusalem, ses mythes antiques et ses souffrances – car les combats les plus violents sont souvent menés au nom de Dieu.

Note : Depuis sa création, le prix Femina a été décerné minoritairement à des femmes, à hauteur de 39,4 % et à* titre de comparaison, le prix Goncourt a distingué seulement 9,7 % d’écrivaines.

Source : Babelio & Israël Valley

 

Partager :